Potentiellement à l'origine d'effets secondaires graves, bien que rares, la pseudoéphédrine est depuis longtemps dans le viseur des autorités sanitaires européennes et nationales. Si elle ne devrait être ni interdite, ni même listée, la pseudoéphédrine devrait prochainement faire l'objet d'une nouvelle communication afin de dissuader les patients d'y avoir recours.
Depuis déjà longtemps, l'Agence européenne du médicament (EMA) et l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) s'intéressent de près à la pseudoéphédrine, accusée d'être à l'origine de graves effets secondaires (AVC, accidents cardiaques). Bien que rares, ces événements incitent à la prudence d'autant plus que la pseudoéphédrine n'agit que sur les symptômes, de manière certes efficace, mais pas contre la maladie elle-même.
Durant l'année en cours, de nouveaux travaux ont associé syndicats de pharmaciens, associations de patients, le collège de médecine générale, le collège des ORL et bien sûr l'ANSM, pour déterminer la conduite à tenir concernant la pseudoéphédrine. « C'est un vasoconstricteur donc elle est particulièrement efficace pour stopper l'écoulement nasal mais elle peut aussi agir sur d'autres vaisseaux, au niveau cardiaque ou au niveau du cerveau, rappelle Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Une étude est actuellement menée pour savoir si les accidents graves sont réellement liés à la pseudoéphédrine ou non. » Cette étude, encore en cours, pourrait décider de l'avenir de ce décongestionnant nasal. Selon les informations de Philippe Besset, ces travaux ne devraient toutefois pas permettre de dire que les effets secondaires en question « sont causés par la pseudoéphédrine ou ne sont pas causés par la pseudoéphédrine ».
En l'absence de preuve accablant ou au contraire innocentant ce vasoconstricteur, c'est donc le principe de précaution qui doit s'appliquer selon les autorités sanitaires. « Nous avons collectivement décidé d'alerter le public et les professionnels de santé, informe le président de la FSPF. Il vaut mieux éviter la délivrance ou la prescription de pseudoéphédrine, c'est le message que nous allons faire passer. Ce médicament va conserver son statut, il ne sera ni listé, ni interdit, mais nous devrons alerter les patients, leur dire sur quoi ce produit est efficace et sur quoi il ne l'est pas et quels risques il comporte potentiellement. » Sans aller jusqu'à les bannir, les autorités veulent donc dissuader les patients de consommer des produits contenant de la pseudoéphédrine. Depuis plusieurs années déjà, son usage tend à se réduire. En 2016, 10 millions de boîtes de médicaments contenant ce vasoconstricteur oral avaient été délivrées en France contre seulement 4 millions l'an dernier. Pour les vasoconstricteurs nasaux, aucun changement n'est en revanche à prévoir, ces derniers ayant déjà été classés en liste II.
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