Si l'impact de la contrefaçon de médicaments en santé humaine reste difficile à évaluer, on sait en tout cas qu'elle ne coûte pas moins de 190 milliards d'euros par an à la planète. En Europe, l'une des réponses à ce fléau a pour nom « sérialisation ». Mais vu l'ampleur du phénomène, de nombreuses autres pistes sont explorées, bien au-delà du seul code Datamatrix apposé sur les conditionnements. Et les idées fleurissent, des plus conventionnelles aux plus farfelues… Comme celle de ce chercheur de l'université de Riverside, en Californie (États-Unis), dont l'étonnante étude vient de paraître dans la revue « Nature ». Son idée ? Recouvrir de perles de sucre multicolores les gélules et autres comprimés pour les identifier de façon unique et répertoriée. En pratique, son dispositif, baptisé CandyCode (code bonbon), consiste à appliquer un adhésif alimentaire sur les comprimés, puis à les recouvrir d'un assortiment aléatoire de perles colorées. Le laboratoire photographie chaque unité de prise et archive toutes les images dans une base de données. Lorsqu'un patient veut vérifier qu'il a bien en main un traitement authentique, il utilise son smartphone pour prendre en photo le médicament enrobé de bonbons, et se connecte à un portail numérique qui compare son cliché avec les données du serveur du laboratoire. Si l'algorithme ne trouve aucune correspondance, il sera alors alerté qu'il s'agit probablement d'une contrefaçon. Pour valider sa « méthode bonbon », le scientifique a acheté 120 chocolats enveloppés de billes sucrées de huit couleurs différentes. En moyenne, chacune des confiseries comportait 92 perles, fixées au hasard. « La probabilité pour que deux chocolats se retrouvent avec le même motif de particules est pratiquement nulle, explique l'auteur. Selon mes calculs, un fabricant pourrait ainsi produire 1 017 médicaments, soit environ 41 millions d'unités pour chaque personne sur Terre, avant d'éprouver des difficultés pour les identifier. » Aussi convaincante soit la démonstration statistique, la méthode CandyCode interpelle. Donner au médicament la couleur et le goût d'une friandise, est-ce vraiment une bonne idée ?
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