Après plusieurs années de baisse continue, la consommation d'antibiotiques est repartie à la hausse en 2021, selon un rapport de Santé publique France. Les prescriptions sont notamment en nette augmentation chez les enfants âgés de 0 à 4 ans.
La consommation d'antibiotiques serait-elle en train de redevenir un peu trop automatique ? Entre 2011 et 2019, une baisse régulière et modérée de l'usage de ces médicaments a été observée. En 2020, la baisse s'est poursuivie dans le contexte de la pandémie de Covid-19. En 2021, en revanche, celle-ci a augmenté, note Santé publique France. L'an dernier, la consommation d'antibiotiques s’est fixée à 18,9 DDJ (dose définie journalière) pour 1 000 habitants par jour et à 704,6 prescriptions pour 1 000 habitants par an. Des chiffres plus élevés que ceux de 2020. « Ces indicateurs peuvent également se traduire, en 2021, par 7 jours de traitement antibiotique à dose standard par habitant et par an, et de 0,7 prescription par habitant et par an », précise le rapport.
Comment explique-t-on cette reprise de la consommation en 2021 alors que le Covid-19 était toujours présent ? Pour Santé publique France, plusieurs explications existent : des périodes de confinement plus courtes qu'en 2020, des règles plus souples au sujet de l'ouverture des crèches et des écoles, une augmentation du nombre de consultations en médecine de ville (lesquelles avaient fortement chuté en 2020) et le retour des épidémies saisonnières habituelles, entre autres. Autant de facteurs qui laissent penser que l'augmentation du recours aux antibiotiques en 2021 présentait une certaine logique. Néanmoins, leur consommation a encore baissé ou est restée stable en 2021 dans plusieurs autres pays européens alors que nos voisins ont connu des conditions similaires à celle de la France.
Aujourd'hui, la France est le 4e pays d'Europe qui consomme le plus d'antibiotiques, devancée par la Grèce, la Roumanie et la Bulgarie. L'an dernier, c'est en particulier chez les très jeunes enfants (0 à 4 ans) que la consommation d'antibiotiques a bondi. C'est dans cette catégorie d'âge que l'augmentation est la plus marquée et que le nombre de prescriptions reste, globalement, le plus élevé. Alors qu'une majorité de Français pensent encore que les antibiotiques peuvent être efficaces pour traiter des pathologies virales comme la bronchite, la bronchiolite et la grippe, il est autorisé de penser que leur consommation n'est pas toujours très pertinente.
Face aux risques que font peser l'antibiorésistance et le mésusage des antibiotiques, faut-il s'alarmer de cette reprise de la consommation en France ? Pour Santé publique France, il serait « erroné de considérer que ces résultats constituent un retournement de tendance, mettant un terme à l'orientation à la baisse de la consommation observée de 2011 à 2019 ». En effet, les chiffres de 2021 restent malgré tout bien inférieurs à ceux de 2019, dernière année avant l'apparition du Covid. « Les résultats de l'année 2022 (...) seront très importants pour évaluer si les prescriptions et les consommations d'antibiotiques sont durablement orientées à la baisse », conclut Santé publique France.
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