46 000 euros la cure de Sovaldi (3 mois) dans l’hépatite C, plus de 30 000 euros par an pour le Glivec dans certaines leucémies, plus de 70 000 euros par an pour le Keytruda dans le mélanome non opérable… Les prix de certains nouveaux traitements, notamment dans le cancer et plus récemment dans l’hépatite C, ont littéralement explosé.
Les associations de patients et les médecins manifestent haut et fort leur mécontentement : en mars 2016, 110 cancérologues lançaient un appel contre l’inflation des prix, en avril 2015, la Ligue contre le cancer se fendait d'une pétition sur le même sujet. Par ailleurs, l’association Médecins du Monde a porté plainte devant l’Office européen des brevets, faisant partiellement tomber le brevet du Sovaldi en octobre 2016…
Jusqu’à présent, ces prix hors norme concernaient surtout des maladies rares, orphelines, ou des cancers ne touchant au départ que très peu de personnes. Ce qui permettait à la société d’en assumer le coût. Mais le problème est qu’avec le temps, ces anticancéreux ont accumulé de nombreuses autres indications, étendant d’autant le nombre de patients à traiter, et donc le coût global de la prise en charge. Ou encore, ils permettent d’allonger la durée de vie (et donc le coût de prise en charge) des patients qui prennent ces traitements onéreux sur le long terme, comme c’est le cas avec le Glivec.
Hépatite C, un traitement réservé
En revanche, la situation est différente pour les nouveaux antiviraux d’action directe qui traitent l’hépatite C, qui concerne plus de 200 000 personnes en France. Pour pouvoir supporter le prix de 41 000 euros accordé au Sovaldi, ou de 46 000 euros octroyé à Harvoni, les autorités de santé ont choisi de réserver le traitement aux patients les plus gravement atteints : ceux ayant une cirrhose ou une fibrose hépatique sévère. Une forme de rationnement inacceptable aux yeux des associations de patients, qui militent pour étendre l’accès de ces médicaments à tous les patients assorti d’un prix raisonnable. En mai 2016, leur mécontentement a été entendu de la ministre de la Santé, qui s’est engagée à étendre l’accès pour tous aux nouveaux traitements du VHC. Mais sa promesse tarde à se mettre en place, en partie car la négociation du prix avec les laboratoires est difficile.
Face à ces tarifs exponentiels, les autorités de santé ont mis en place plusieurs systèmes pour réguler les prix a posteriori (remises selon les volumes de ventes, taux L, taux W) afin de respecter l’ONDAM. Mais au-delà de ces mesures, tous les acteurs du système de santé estiment qu’il est indispensable de revoir en profondeur le dispositif de la fixation du prix des médicaments qui reste, en France, très opaque. Parmi les pistes sérieuses, le prix d’un médicament pourrait être différent selon l’indication dans laquelle il est utilisé (notamment pour les anticancéreux, dont l’efficacité n’est pas la même selon le cancer traité). Ou encore, en modifiant le prix du médicament après sa commercialisation dans la vie réelle en fonction de ses performances à grande échelle.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %