LE GROUPE pharmaceutique allemand Boehringer Ingelheim annonce une croissance importante de ses revenus au premier semestre 2009, à +8,3 %, soit un chiffre d’affaires net de 3,4 milliards d’euros. « Nous occupons le 15e rang mondial avec un taux de croissance supérieur à celui du marché, nous progressons grâce à nos produits innovants », souligne le Pr Wolfram Carius, membre du directoire de Boehringer Ingelheim International. Ce succès est à mettre sur le compte d’une part des médicaments de prescription (+9,1 %) avec des ventes en hausse pour les références phares Spiriva (BPCO), Micardis (HTA), Flomax (hyperplasie bénigne de la prostate), Viramune (VIH sida), Sifrol (Parkinson) ; et d’autre part de la branche santé animale dont le principal moteur de croissance est le vaccin porcin Ingelvac Circoflex. Ses parts de marché vont d’ailleurs augmenter significativement puisque le groupe vient de racheter des actifs vétérinaires à la suite de la fusion Pfizer/Wyeth. De plus, il confirme sa volonté d’acquisitions dans cette branche en Australie, dans l’Union européenne et en Afrique du Sud. En revanche, la branche médication familiale enregistre une croissance limitée à 1 %, « dans le sillage de la crise financière ». Les produits phares de cette branche, tels que Dulcolax dans la constipation, sont néanmoins en progression.
Le laboratoire rappelle également les résultats de récentes études cliniques, notamment sur le dabigatran-etexilate, plus efficace que les traitements classiques (antivitamines K) dans la prévention d’attaques cérébrales et provoquant moins d’hémorragies, sans nécessiter de contrôle mensuel de l’anticoagulation, de surveillance des interactions alimentaires et médicamenteuses ni d’ajustement des doses. Déjà commercialisé sous le nom de Pradaxa depuis 2008 dans la prévention de la maladie thrombotique veineuse chez les patients ayant subi une arthroplastie totale non urgente de la hanche ou du genou, une nouvelle AMM dans l’indication des AVC est espérée courant 2010. En outre, une étude vient de démontrer l’efficacité d’Actilyse jusqu’à 4 h 30 après la survenue d’un accident vasculaire cérébral ischémique, soit 1 h 30 de plus que ce que préconisent jusqu’alors les autorités européennes.
La pilule du désir féminin.
Quant au pipeline de produits en développement, Boehringer est fier des résultats obtenus. La dernière étape du programme d’essais cliniques BOUQUET, sur la flibanstérine - déjà surnommée la pilule du désir féminin - est en cours. En oncologie, les études de phase III se poursuivent sur Tovok et Vargatef (cancer du poumon non à petites cellules), ainsi que sur la linagliptine dans le diabète de type II.
« En raison de l’expiration de brevets importants, comme celui du Flomax aux États-Unis, Boehringer est susceptible de connaître une croissance non significative en 2010, après dix ans de croissance successifs. Dès 2011, l’introduction de médicaments innovants sur le marché en 2010 nous fera renouer avec la croissance », indique le groupe. Car finalement le secret du laboratoire réside principalement dans sa R&D, à laquelle il consacre plus de 18 % de son chiffre d’affaires. Impliqué en oncologie, il vient de lancer une bourse de recherche clinique de 20 000 euros en association avec la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer. Il confirme les domaines thérapeutiques dans lesquels il mène sa R&D : maladies respiratoires, cardiovasculaires, métaboliques, SNC, oncologie, virologie, immunologie et inflammation. Cependant, le laboratoire se dit prêt à investir dans des médicaments développés par d’autres sociétés, « parce que c’est le nouveau business model de l’industrie pharmaceutique, on ne peut plus travailler seul ». C’est pourquoi le laboratoire pourrait engager jusqu’à 1 milliard d’euros dans des acquisitions, tout en renforçant sa présence dans les marchés émergents, la biotechnologie et la médication familiale.
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