UN LIVRE « provocateur », selon le Pr Jean-Luc Harousseau, président du Collège de la Haute Autorité de santé (HAS). Un ouvrage qui « ne peut pas laisser indifférent » selon le Pr Gilles Bouvenot, président de la commission de la transparence. Telles sont les réactions des membres du Collège de la HAS, interrogés sur le « Guide des 4 000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux » des Prs Debré et Even. Pour le Pr Harousseau, ce livre « doit sans doute être ressenti par les patients avec inquiétude ». S’il ne nie pas un problème avec certains médicaments, il recommande cependant la prudence. Pour lui, « il n’y a pas 50 % de médicaments inutiles. En revanche, beaucoup de produits ont le même effet que leur voisin. Il faut donc qu’ils soient moins chers s’ils n’apportent rien de plus ». Le Pr Harousseau insiste aussi sur la nécessité « d’informer les patients ». Pour cela, la HAS a entamé une refonte de son site Internet, afin de proposer une base de données centralisée et validée sur les médicaments, d’ici au premier semestre 2013.
Le Pr Gilles Bouvenot, de son côté, ne souhaite pas commenter la première partie du livre, qu’il qualifie « d’ouvrage d’auteurs, qui porte sur des hommes et des femmes ». Concernant la deuxième partie, portant sur l’évaluation des produits, il regrette que « bon nombre des médicaments voués aux gémonies par les auteurs soient des produits anciens, que la HAS a déjà revus ».
« Nous avons rendu un avis de service médical rendu insuffisant pour beaucoup de ces produits et proposé leur déremboursement. Certains sont d’ailleurs déjà déremboursés », souligne-t-il. Il tient à rappeler que « désormais les AMM sont européennes et nous sont imposées. Tout ce que nous pouvons faire, c’est choisir de rembourser ou non un médicament ». Il admet que le problème principal qui subsiste en France est le stock « pléthorique » de références de produits. Mais il renvoie les pouvoirs publics à leurs responsabilités pour le faire diminuer. « Ils doivent décider combien on garde de produits équivalents. Le Comité de transparence ne proposera au remboursement que des produits qui sont au moins équivalents, voire meilleurs, que les médicaments existants, promet-il d’ores et déjà. Mais nous ne pouvons pas, de nous-mêmes, prendre l’initiative de revoir tous les médicaments. C’est aux pouvoirs publics de demander une saisine pour que nous puissions le faire. » À bon entendeur !
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