De quoi remonter le moral des laboratoires. Les Français les qualifient d’acteurs essentiels du système de santé (76 %), de la recherche contre la maladie et la découverte de nouveaux traitements (76 %). Ils ont un impact positif sur l’emploi en France (61 %), contribuent à l’allongement de la durée de vie (66 %) et proposent de plus en plus de médicaments innovants (65 %). Les groupes pharmaceutiques sont donc légitimes à investir dans la recherche (88 %), informer les professionnels de santé sur les médicaments (82 %), mener des essais cliniques (80 %), soutenir la recherche publique par le biais de partenariats public-privé (79 %), garantir la sécurité des médicaments (79 %)…
La liste est longue. Néanmoins, si les entreprises du médicament sont perçues comme utiles (85 %) et à la pointe du progrès (78 %), elles sont bien moins plébiscitées pour leur crédibilité (51 %), leur éthique (34 %) et leur transparence (16 %). Ces deux derniers items sont justement « les valeurs prioritaires » du mandat du nouveau président du LEEM, Philippe Tcheng.
Les professionnels de santé plébiscités
77 % des Français ont confiance dans les médicaments. Un taux qui grimpe à 83 % quand on parle des médicaments qu’ils prennent et à 84 % quand on interroge des patients chroniques. Par rapport à 2017, Brice Teinturier, directeur général délégué d’IPSOS, note une certaine stabilité avec le gain d’un point, mais relève néanmoins une érosion sur la période couverte par l’observatoire (2011-2018). Le plus haut niveau de confiance a été atteint en 2013 à 87 %, soit 10 points de mieux qu’en 2018. Par ailleurs, les Français n’accordent pas le même niveau de confiance selon le type de médicaments et donnent leur préférence aux remboursés (84 %), aux médicaments sur ordonnance (83 %) et aux médicaments de marque (79 %), au détriment des non remboursés, des médicaments à prescription médicale facultative et des génériques.
Quant à l’information sur le médicament, les Français attribuent aux professionnels de santé le plus grand crédit en la matière, en particulier au médecin traitant (92 %), à l’infirmière (91 %) et aux médecins spécialistes (90 %). Le pharmacien, comme en 2017, obtient 84 % des suffrages, ce qui place l'expert du médicament en 6e position des sources d’information sur le… médicament ! Pour Brice Teinturier, cela tient au degré d’intimité de la relation entre patients et soignants en fonction de leur exercice. Les autres sources d’information qui semblent fiables aux Français sont les notices de médicaments (79 %), les associations de patients (78 %) et leur entourage (76 %). À noter une forte perte de confiance dans les lanceurs d’alerte qui chutent de 12 points, à 59 %, mais restent devant les autorités de santé et pouvoirs publics (46 %), la presse écrite (40 %), la radio (37 %), les entreprises du médicament (32 %), etc.
Obligation vaccinale
Les vaccins redorent légèrement leur blason : 71 % des Français affichent leur confiance, soit le même niveau qu’en 2014 et 2015 avant la chute à 69 % de 2016. « Malgré tout, cela montre une certaine stabilité dans le temps et les Français sont moins nombreux à penser que la vaccination apporte plus d’inconvénients que d’avantages », indique Brice Teinturier, qui souligne « une forte reprise de confiance chez les 25-34 ans (+ 18 points), donc chez les parents des jeunes enfants », ce qui confirme l’effet positif de l’élargissement de l’obligation vaccinale des enfants.
Le dernier volet de l’observatoire sociétal du médicament se consacre à l’innovation. Les Français misent sur l’immunothérapie et la thérapie génique en termes de progrès en santé, même s’ils ne savent pas exactement de quoi il s’agit. 53 % des Français estiment accéder facilement aux médicaments les plus innovants mais ils sont moins nombreux à penser que ce sera toujours le cas dans cinq ans. Une « surprise » pour Philippe Tcheng, qui en profite pour souligner l’utilité des autorisations temporaires d’utilisation (ATU) et la nécessité de pouvoir les mettre en œuvre dans le cas d’extension d’indications, ce qui n’est pas encore possible.
Enfin, concernant le recours à l’intelligence artificielle en santé, les Français se montrent plutôt ouverts à une intervention pour orienter vers un professionnel de santé (62 %), pour donner des conseils d’hygiène de vie et de bien-être (56 %), voire pour analyser et interpréter des données de santé avant transmission à un médecin (50 %). Mais ils restent dubitatifs quant à une opération par un robot (43 %), des conseils de médicaments disponibles sans ordonnance (43 %), un diagnostic (29 %) ou une prescription réalisée à la place du médecin (28 %). In fine, les Français estiment que l’intelligence artificielle peut aider les soignants, mais pas les remplacer dans le cœur de leur métier.
* Étude sur Internet menée du 28 août au 5 septembre 2018 auprès de 1 000 individus représentatifs de la population française, ainsi qu’auprès d’un sur-échantillon de 250 patients chroniques, tous âgés de 18 ans et plus.
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