Vendredi, le groupe Sanofi a dévoilé sa volonté de supprimer jusqu’à 1 700 emplois en Europe dont 1 000 en France. Ce nouveau plan de réduction des effectifs, alors qu’un précédent plan est encore en cours, est dénoncé par les syndicats, qui soulignent que le laboratoire français a dopé ses ventes pendant la crise du Covid-19.
Déjà impactés par un précédent plan de réduction des effectifs qui n’est pas terminé (près de 470 suppressions d’emploi dans la R & D en France et en Allemagne), les collaborateurs de Sanofi s’insurgent contre la suppression de 1 700 emplois en Europe, dont 750 à 1 060 en France sur les 25 000 que compte l’Hexagone. Il y a tout juste un an, les syndicats avaient déjà protesté contre un « quatrième plan de restructuration en 10 ans, 2 500 postes supprimés, six sites fermés ». La nomination de Paul Hudson comme nouveau directeur général du groupe en septembre dernier augurait de nouvelles restructurations, sa mission étant de « mener l'adaptation du groupe aux nouveaux enjeux stratégiques ». En décembre, il déclarait que Sanofi allait économiser 2 milliards d’euros d’ici à 2022 en se désengageant des secteurs du diabète et du cardiovasculaire pour se recentrer sur l’oncologie (lire notre article « abonné »).
La difficile période liée à la crise sanitaire a finalement boosté les ventes de Sanofi au premier trimestre, dont le chiffre d’affaires frôle les 9 milliards d’euros, et le deuxième trimestre s’annonce tout aussi bon. Dans ce contexte, la suppression de 1 700 emplois sur trois ans passe mal. D’autant que le détenteur du Doliprane et du Plaquenil a bénéficié il y a peu de la visite du président de la République pour annoncer le soutien financier de la France aux industries de santé et des mesures pour favoriser la relocalisation de principes actifs essentiels et la recherche dans le Covid-19.
Dans un communiqué, Paul Hudson assure pourtant placer la France « au centre » de sa stratégie, rappelant que l’entreprise va « réaliser des investissements massifs notamment pour construire une usine nouvelle génération de fabrication de vaccins à Neuville-sur-Saône (Rhône) qui va permettre de créer plusieurs centaines de nouveaux emplois ». Il affirme par ailleurs que les mesures présentées « ne sont pas un nouveau plan social » mais « résultent de choix stratégiques clairs à l'échelle du groupe qui replacent la France au centre. Cela va se voir dans les prochains mois et les prochaines années ». Car face aux 1 700 suppressions d’emploi annoncées, il oppose sa volonté de recruter « de nouvelles compétences » pour s’engager dans l’intelligence artificielle et les thérapies géniques et de réaliser « des ajustements d’effectifs dans certains domaines ».
En France, il s'agira uniquement de départs volontaires, à raison d’environ 350 par an, concernant des postes « en CDI pour la plupart, notamment des fonctions support, commerciales et des plateformes liées à la recherche ». Interrogé par l’AFP, le ministère de l’Économie indique qu’il sera « vigilant à ce qu’il n’y ait aucun départ contraint et aucune fermeture d’usine » et qu’il souhaite que Sanofi « continue à investir en France dans certains secteurs clés et dans le cadre de sa politique de relocalisation ».
Avec l'AFP.
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