Pour répondre au phénomène grandissant des ruptures de stock, Les entreprises du médicament (LEEM) se disent prêtes à s’engager aux côtés des pouvoirs publics pour mettre en place un plan d’action.
Les signalements de tension ou rupture d’approvisionnement pour des médicaments d'intérêt thérapeutique majeur (MITM) explosent ces dernières années. L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) relève ainsi une hausse de 30 % des signalements entre 2016 et 2017.
Un phénomène qui préoccupe l'ensemble de la chaîne du médicament, des associations de patients aux professionnels de santé, en passant par les autorités de santé et les entreprises du médicament. Leur organisation représentative, le LEEM, estime ainsi qu'il s’agit d’un enjeu de santé publique face auquel les industriels sont mobilisés. « Ils ont mis en place des mesures de suivi renforcé de leurs stocks pour anticiper les risques de rupture, ils collaborent activement avec l’ANSM pour informer sur les situations de tensions et pouvoir proposer des solutions alternatives aux patients, ils établissent des plans de gestion des pénuries pour les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur et mettent à disposition des professionnels des centres d’appel d’urgence », rappelle-t-il.
Le LEEM souligne qu'il s'agit de situations difficiles à prévenir car les ruptures d’approvisionnement ne dépendent ni d’une seule raison, ni d’une responsabilité unique. Pour lui, les propositions formulées par la mission sénatoriale sur les « ruptures d’approvisionnement de médicaments et de vaccins » pourraient constituer une base de travail à la concertation approfondie que le LEEM appelle de ses vœux (lire notre article « abonné »).
Pour lui, des propositions pourraient être utilement considérées telles que la relocalisation en Europe de la production de certaines matières premières stratégiques, le développement des capacités de production européennes par des politiques incitatives, le développement de conditionnements multi-pays pour faciliter la circulation intra-européenne des produits, la révision des prix inférieurs aux coûts de production de certains médicaments, l’harmonisation de certaines règles européennes (comme, par exemple, les calendriers vaccinaux), ou encore l’amélioration des capacités d’anticipation des ruptures par la mise en place d’un outil d’information partagé et le renforcement du dialogue précoce entre les acteurs.
Quoi qu'il en soit, « le LEEM s’engagera aux côtés des pouvoirs publics pour mettre en place un plan d’action partagé avec l’ensemble des parties prenantes afin d’apporter des réponses concrètes aux ruptures d’approvisionnement dans un esprit d’écoute et de concertation », déclare son président, Philippe Tcheng.
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