Le laboratoire français Benta Lyon a déposé le 15 juin une offre de 800 à 900 millions d’euros pour racheter le génériqueur Biogaran, filiale du groupe Servier. La somme serait financée via un fonds d’investissement européen minoritaire et par des emprunts bancaires.
Biogaran restera-t-il français ? Cette question est présente dans tous les esprits, alors que le leader des génériques français et filiale du groupe Servier est en vente depuis plusieurs mois. Parmi les candidats au rachat, le laboratoire français Benta Lyon a récemment déposé une offre comprise « entre 800 et 900 millions d'euros », financée via un fonds d’investissement européen minoritaire et par des emprunts bancaires.
Il ne s’agit pas du premier essai de Benta Lyon, dont la précédente candidature au rachat de Biogaran, présentée en mai à hauteur de 1 milliard d’euros, avait été écartée au dernier tour d'offres. Avec cette nouvelle proposition, le laboratoire, qui produit et commercialise notamment du paracétamol, revient donc dans la course.
Anciennement Famar Lyon et situé à Saint-Genis-Laval (Rhône), Benta Lyon est la filiale française du groupe pharmaceutique libanais Benta Pharma, propriété de l'homme d'affaires libanais Bernard Tannoury. Benta Lyon emploie 118 personnes et prévoit un chiffre d'affaires de 24 millions d'euros pour l’exercice en cours. Ce rachat pourrait donc représenter un moindre mal pour le gouvernement, qui a annoncé des « conditions drastiques » à tout repreneur non européen. Trois autres candidats sont actuellement en lice : les groupes indiens Torrent Pharmaceuticals et Aurobindo Pharma ainsi que la société d'investissement britannique BC Partners.
Le rachat de Biogaran par un acteur étranger et la possible délocalisation qu’il entrainerait serait un revers significatif pour le gouvernement, qui avait fait de la relocalisation de la production de médicaments l’une de ses priorités. L’exécutif français s'est d’ailleurs réservé la possibilité d'activer la procédure de contrôle des investissements étrangers, qui permet de bloquer l’achat. Biogaran, qui emploie 8 600 personnes et dont 90 % de la production est effectuée en France, représente une boîte de médicament sur huit vendues en pharmacie et près d'un tiers des médicaments génériques dans l’Hexagone. Pas question donc, pour l’État, de voir ce fleuron français quitter le pays.
Avec l’AFP.
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