Le tribunal de grande instance de Nanterre (Hauts-de-Seine) a ordonné mardi des expertises pour déterminer s'il existe un lien entre la prise de finastéride 1 mg (Propecia et génériques) et les dommages subis par trois hommes, dont l'un s'est suicidé en 1996.
Saisi en référé, le tribunal précise que ces expertises, à réaliser dans un « délai de huit mois à compter de l'avis de consignation », devront « dire si le dommage survenu et ses conséquences étaient probables, attendus et redoutés » pour ces patients et s'il résulte de la prise de ce médicament « une atteinte permanente à l'intégrité physique et/ou psychique » de ces derniers.
Le Laboratoire MSD, l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux (ONIAM), l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et la caisse primaire d'assurance-maladie (CPAM) des Yvelines ont été assignés en juin par les demandeurs, deux hommes et la famille du patient décédé par suicide. L'avocat des demandeurs, Charles-Joseph Oudin, s'est réjoui que le tribunal ait décidé de faire supporter 75 % des coûts de l'expertise au laboratoire et ainsi qu'il permette « aux victimes d'accéder à la justice à des coûts raisonnables ». Il ajoute que « trois ou quatre » autres dossiers concernant le Propecia devraient être engagés devant la justice avant la fin de l'année et que 78 autres sont en cours de constitution.
Commercialisé depuis 1999 dans le traitement de la chute des cheveux, le Propecia a fait l'objet de déclarations sur des effets indésirables psychiatriques. Des cas de dépression, et plus rarement d'idées suicidaires, se sont ajoutés aux effets indésirables sur la libido déjà connus. Ils ont conduit l'ANSM à diffuser une alerte en octobre 2017 et à mentionner ces effets secondaires dans la notice du produit.
Avec l'AFP.
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