APRÈS avoir longtemps hésité, Pfizer se lance aujourd’hui dans l’aventure générique. Ce qui a pesé dans la décision ? Trois atouts majeurs : un large portefeuille de molécules (près de 260), un savoir-faire industriel historique qui permet aujourd’hui au laboratoire d’engager son nom (les génériques porteront la marque Pfizer) et un savoir-faire galénique reconnu qui laisse espérer des améliorations généralement bien reçues dans le domaine du médicament générique. D’autres éléments ont peut-être également joué, reconnaît le laboratoire, tel la chute de quelques brevets importants et le changement récent de P-DG à la tête de l’entreprise.
« La taille de l’entreprise nous avait un peu éloignés de nos clients. Et nous apportions des réponses trop souvent communes et mal adaptées à chacune des situations », explique Alexandre de Germay, directeur de l’unité « produits établis » en France. C’est donc une nouvelle approche clients qui a amené Pfizer à créer cinq « business unit », parmi lesquelles celle des « produits établis », dont sont issus les premiers génériques de la marque. Depuis le 18 mars, Pfizer France met en effet à la disposition des professionnels de santé des médicaments auto-génériques (7) et des génériques (31 en 2009), sous la marque Pfizer, mais aussi différents services garantissant le bon usage des soins. « L’idée est d’apporter une offre globale qui représentera l’ensemble de nos produits, et de développer des services et des conditions commerciales associés à ces lancements », détaille Alexandre de Germay. Mais attention, précise-t-il, il n’est pas question pour Pfizer de rester sur la dimension économique et commerciale.
Au-delà de l’intrusion sur le marché du générique, Pfizer s’engage également dans une démarche partenariale auprès des officinaux. C’est avec cet objectif que le laboratoire a récemment lancé un réseau national de 27 délégués à l’information médicale à l’officine (DIMO) dont la mission est d’accompagner les pharmaciens dans l’éducation thérapeutique de leur patient et le bon usage des soins. Heureuse initiative, semble-t-il, puisqu’une enquête a montré que 90 % des officinaux étaient réceptifs à la démarche. Une nouvelle offre générique ajoutée à un nouveau partenariat avec l’officine, Pfizer semble avoir décidé le bon virage, au bon moment. À suivre.
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