Le groupe pharmaceutique Novartis a renoncé au brevet de Kymriah, une thérapie génique et cellulaire innovante et coûteuse, suite à l'opposition de deux associations.
Alors que le prix des traitements médicamenteux innovants est régulièrement dénoncé par les associations de patients, la décision prise par Novartis pourrait faire date. Le groupe pharmaceutique suisse a en effet renoncé à son brevet sur Kymriah (tisagenlecleucel), un CAR-T cell indiqué en cancérologie (voir article « abonné »). Le laboratoire en a même demandé la révocation. Dans un courrier daté de la fin du mois de novembre, les avocats de Novartis et de l'université de Pennsylvanie, codétenteurs du brevet, ont confirmé que leurs clients renonçaient à présenter une version amendée du brevet, brevet qui avait été attaqué l'été dernier par deux ONG : Médecins du Monde et Public Eye. Kimryah, facturé près de 300 000 euros le traitement à la Sécurité sociale, reste toutefois protégé par d'autres brevets et la production d'une version biosimilaire du traitement ne sera toujours pas autorisée. Néanmoins, les hôpitaux publics auront désormais la possibilité de produire des versions proches de Kimryah hors brevet pour un coût bien inférieur.
Rappelons que les prix exorbitants fixés pour certains médicaments ont parfois contraint des gouvernements européens à prendre des mesures de rationnement. Médecins du Monde et Public Eye ont l'intention de s'opposer à d'autres brevets sur des thérapies cellulaires contre le cancer afin d'en réduire les prix et de limiter ainsi le risque que leur accès finisse par être restreint. « Les États consentent à des prix élevés sur la base de droits de propriété intellectuelle injustifiés mais jamais remis en cause, regrette Olivier Maguet, responsable campagne « Prix des médicaments » à Médecins du monde. La révocation du brevet de Kimryah démontre les abus de monopoles, en particulier sur les nouvelles thérapies géniques et cellulaires », estime-t-il.
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