La 8e vague de l'Observatoire sociétal du médicament du LEEM* met en avant une confiance élevée des Français dans le médicament et les professionnels de santé. Une confiance moins évidente pour les entreprises du médicament qu'ils estiment pourtant légitimes dans de nombreux domaines.
77 % des Français ont confiance dans les médicaments en général et 83 % dans les médicaments qu'ils prennent. Quand on interroge les malades chroniques, la confiance grimpe même à 84 %. Cependant, si le niveau de confiance gagne un point par rapport à 2017, il reste en retrait par rapport aux résultats enregistrés entre 2011 et 2013 (82-87 %) et entre 2014 et 2015 (84-85 %). Ce que Brice Teinturier, directeur général délégué d'IPSOS, qualifie d'« érosion qui se stabilise, probablement du fait des crises traversées ». En outre, le niveau de confiance varie selon les statuts des médicaments. Les Français sont ainsi plus nombreux à marquer leur confiance dans des médicaments remboursés (84 %) que non remboursés (66 %), sur ordonnance (83 %) que sans ordonnance (65 %), pour des médicaments de marque (79 %) plutôt que des génériques (69 %).
Quant aux vaccins, ce taux atteint les 71 %, soit deux points de plus qu'en 2016 et un niveau équivalent à 2014 et 2015. « Même si ce taux de confiance n'est pas suffisant si on le traduit en couverture vaccinale, il faut quand même noter une forte reprise de confiance chez les 25-34 ans (+ 18 points), donc chez les parents des jeunes enfants. L'action des pouvoirs publics en faveur de la vaccination et les articles sur le retour de la rougeole ont eu un effet positif », note Brice Teinturier.
Du côté des acteurs liés au médicament, les Français renouvellent leur confiance aux professionnels de santé en matière d'information sur les médicaments, avec des taux allant jusqu'à 92 % pour le médecin traitant, 91 % pour les infirmières, 90 % pour les spécialistes. Comme en 2017, les pharmaciens obtiennent 84 % des suffrages, un bon résultat qui reste néanmoins inférieur à celui des autres professionnels de santé. Brice Teinturier l'explique par la différence de relation entre le patient et les différents professionnels de santé, en particulier le degré d'intimité induit par l'exercice de chacun. En revanche, les Français restent très partagés face aux entreprises du médicament. Pour eux, elles sont légitimes dans de nombreux domaines (acteurs essentiels du système de santé et de la recherche en santé, contribuant à l'allongement de la durée de la vie, investissant dans la recherche et le développement de médicaments innovants…) mais ils rechignent à les qualifier de crédibles (51 %), éthiques (34 %) et transparentes (16 %).
*Enquête IPSOS en ligne du 28 août au 5 septembre 2018 auprès d'un échantillon représentatif de 1 000 Français de 18 ans et plus et d'un suréchantillon de 250 patients chroniques de 18 ans et plus.
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