Le LEEM l'avait annoncé par la voix de son président Philippe Tcheng lors de ses vœux, c'est chose faite. Les industriels du médicament présentent leur plan d'actions en six points pour agir contre les pénuries de médicaments.
Face à la hausse des signalements de ruptures ou de risques de ruptures de médicaments d'intérêt thérapeutique majeur (MITM), passé de 400 en 2016 à 537 en 2017, le LEEM a dessiné son plan d'actions en six axes. Il propose de parler de « médicaments d'intérêt sanitaire et stratégique (MISS) » répondant à des critères précis en termes de besoin médical, de risque patient en cas de pénurie, et de capacité d'approvisionnement (fragilité de la chaîne de production, dépendance pour la fourniture de matières premières). Cette définition limitée devrait concerner 5 à 10 % de la pharmacopée et non 40 % comme les MITM. Ces MISS feraient l'objet « d'obligations de sécurisation renforcée » : stock de sécurité mobilisable en France ou en Europe, partage plus précoce des informations sur le suivi des stocks, identification systématique des fournisseurs tout au long de la chaîne de production et en particulier pour les substances actives, protocoles établis par les sociétés savantes en cas de pénurie.
Ce plan préconise un appel d'offres multi-attributaires obligatoire pour les MISS dans les hôpitaux. Côté ville, le LEEM souhaite introduire dans la renégociation de l'accord-cadre avec le Comité économique des produits de santé (CEPS) une disposition visant à revoir les prix de certains médicaments anciens, devenus non rentables et incitant aux exportations parallèles à cause d'un différentiel trop important avec les pays voisins. « C'est le cas de l'Augmentin injectable 1 g, dont le prix est de 4 euros en France, mais de 8 euros en Allemagne et en Espagne », remarque Thomas Borel, directeur des affaires scientifiques du LEEM.
Parmi les autres axes de ce plan, le LEEM veut favoriser la localisation en Europe des sites de production de matières premières actives (aujourd'hui 80 % se trouvent hors Europe) et des MISS. Il souhaite optimiser le partage d'informations entre les pharmaciens responsables des laboratoires et créer une base de données centralisées sur la répartition des stocks des MISS. Il propose aussi d'adapter l'encadrement de la distribution en cas de tension ou de rupture d'approvisionnement. Le LEEM pense notamment à améliorer « ce superbe outil qu'est le DP-Rupture » en le rendant plus précis (lire notre article « abonné »). Enfin, les entreprises du médicament appellent à la supervision de ce dossier par les ministères de la Santé et de l'Économie et à une harmonisation européenne des plans de pénurie.
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