Le déremboursement des médicaments contre la maladie d’Alzheimer devrait être annoncé dans les prochains jours par le ministère de la Santé. Pour ne pas laisser les patients et familles sans solution, des recommandations proposant une nouvelle prise en charge de la maladie viennent d'être publiées.
Les médicaments symptomatiques contre la maladie d'Alzheimer (Aricept, Ebixa, Exelon, Reminyl et leurs génériques) pourraient être déremboursés dans les prochains jours. « Cette question devrait faire l’objet d’annonces prochaines de la part de la ministre de la Santé », a dévoilé Christian Thuillez, président de la commission de la Transparence de la Haute Autorité de santé (HAS).
Rappelons que, depuis octobre 2016, le remboursement de ces médicaments est sur la sellette : la commission de la Transparence avait alors jugé leur « intérêt médical insuffisant pour justifier leur prise en charge », ce qui avait suscité une forte inquiétude d'associations de malades. Et la ministre de la Santé de l'époque, Marisol Touraine, n’avait pas osé les dérembourser tout de go. D’abord, il faut « mettre en place un protocole de soins pour offrir des solutions non médicamenteuses efficaces aux patients. Tant que cela ne sera pas fait, la question du déremboursement ne peut pas et ne doit pas se poser », avait-elle déclaré.
Or ce protocole de soins vient d’être publié par la HAS, sous forme d’un guide et de fiches pratiques pour les patients souffrant d'Alzheimer et de maladies apparentées. L'objectif est de permettre de diagnostiquer plus tôt, d’assurer une bonne coordination entre tous les acteurs du soin (médecins traitants, gériatres, infirmiers, acteurs psychosociaux…) et de soutenir les aidants, sans passer par la case prescription médicamenteuse.
« Les bénéfices des médicaments contre la maladie d’Alzheimer existent mais sont modestes et ne sont pas suffisants par rapport aux risques (notamment cardiovasculaires) encourus par les patients », a expliqué le Christian Thuillez, selon qui « l'amélioration de la prise en charge voulue par la HAS va rendre des services bien meilleurs que les médicaments ».
Par ailleurs, le Laboratoire Janssen-Cilag a annoncé qu'il arrêterait de commercialiser à partir du 30 novembre le Réminyl en comprimés et en gélules ; tout en indiquant que « cette décision n'était pas liée à l'annonce de déremboursement de ces traitements ».
Avec l'AFP.
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