Le nouvel accord-cadre signé il y a deux jours entre Les entreprises du médicament (LEEM) et le Comité économique des produits de santé (CEPS) apporte de nouvelles garanties aux produits innovants. Patrick Errard, président du LEEM, ne veut cependant pas en rester là. Dans ses vœux à la presse, il déclare aujourd’hui que cet accord ne doit pas cacher l’urgence absolue à réformer en profondeur le système de soins, afin notamment de favoriser le retour en force de l’innovation, sa priorité absolue pour 2016.
Le président du LEEM a prévenu que cet objectif serait l’un des grands défis lancés par les industriels aux pouvoirs publics et aux futurs candidats à l’élection présidentielle de 2017. Patrick Errard appelle en effet à entamer de toute urgence les réformes structurelles afin que « l’innovation trouve sa place et son rendement ». Selon lui, l’innovation thérapeutique ne peut s’intensifier que si les acteurs travaillent sur la manière dont notre pays garantit l’accès à ces médicaments. Cela passe par une refonte d’un système d’évaluation calibré « pour les molécules d’il y a vingt ans » et un financement qui tiendra compte des économies générées par ces innovations. « Il est faux de s’en tenir qu’aux seuls coûts de production. La valeur intrinsèque du produit est son bénéfice pour le malade », affirme-t-il, tout en se félicitant que l’accord-cadre ait retenu le critère de la garantie du prix européen.
Enfin, l’attractivité du pays doit être garantie aux industriels, et de manière générale à une filière qui réunit tous les atouts pour atteindre l’excellence. « Il est inacceptable que la France prenne du retard sur les États-Unis dans le domaine des nouvelles molécules et des nouvelles thérapies », estime Patrick Errard. Un constat qui n’est pas nouveau mais que le président du LEEM veut voir suivi d’effets. « Il faut par ailleurs maintenir en France un outil de production chimique de qualité, il en va de l’indépendance sanitaire du pays », affirme-t-il.
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