L’OFFRE de Boiron à l’hôpital est longtemps restée très discrète voire absente. Il y trois ans, un groupe de travail a réalisé une immersion dans le milieu de l’oncologie ; il a ainsi pu appréhender la pluridisciplinarité des équipes soignantes autour du malade et comprendre que les médicaments homéopathiques pouvaient tenir une place importante pour accompagner le patient cancéreux tout au long de son parcours de soin. « L’objectif de Boiron n’est pas de se substituer aux traitements conventionnels, l’homéopathie ne soigne pas le cancer, mais elle peut contribuer à apporter un mieux-être au malade, en tant que soins de support destinés à diminuer les effets secondaires des traitements », précisent les responsables du laboratoire. Les soins complémentaires s’inscrivent dans la continuité et la globalité du « prendre soin », ils doivent être mis en place dès le début de la prise en charge.
L’homéopathie arrive en tête des médecines complémentaires car elle est efficace, sans interactions médicamenteuses ni effets indésirables attendus. Désormais, l’ambition de Boiron est de mieux faire valoir les bienfaits de cette médecine auprès des oncologues, des homéopathes et des pharmaciens d’officine qui restent un maillon incontournable. « En 2014, 334 centres anticancéreux privés et/ou publics ont été visités et 830 oncologues ont été contactés, annonce le laboratoire. Ces derniers reconnaissent ne pas avoir une bonne connaissance des spécialités homéopathiques, mais ils apprécient leur statut de médicaments délivrés uniquement par des professionnels de santé en pharmacie. On avance à petits pas en créant des réseaux qui correspondent à des équipes hospitalières qui souhaitent intégrer cette discipline dans leurs services. »
Une alternative reconnue et appréciée
À ce jour, 70 % des traitements d’oncologie sont délivrés en ville et les prises en charge en ambulatoire placent le pharmacien en première ligne en lui conférant plusieurs missions. Sur le thème de l’oncologie, l’objectif des UTIP est de former les officinaux à la pathologie cancéreuse et à ses traitements, ainsi qu’aux différents protocoles. En particulier, ils doivent apprendre à détecter et à gérer les effets secondaires et favoriser la bonne observance de la prescription de l’oncologue. Ces soirées de formation ont également pour objectif de mieux leur faire connaître les médicaments homéopathiques pour mieux les conseiller. « Cette formation est animée par un pharmacien d’officine qui partage son expérience et sa pratique avec des exemples concrets détaillent les organisateurs. Il faut faire du sur-mesure et du cousu main. » Cette nouvelle démarche est un atout pour le pharmacien qui peut accompagner le malade en faisant pleinement partie de l’équipe soignante ; c’est aussi une chance pour le patient qui verra sa qualité de vie s’améliorer sur le plan physique et psychique, tout en poursuivant sa chimiothérapie ou sa radiothérapie. Le calendrier des soirées concerne plusieurs centaines d’officinaux : débuté en avril 2014 à Clermont-Ferrand, il se poursuit jusqu’en décembre 2014 en effectuant un tour de France très complet incluant 24 villes. Les principales thématiques abordées sont la biopsie, la mucite, la radiodermie, les troubles anxieux, les douleurs musculo-squelettiques.
Thierry Barthelmé, président des UTIP, insiste sur l’importance de donner au patient des lignes de conduite écrites, une façon de tracer les conseils du pharmacien. « Pour ma part, je glisse une copie de mon conseil dans le classeur du parcours de soins du patient et j’insiste pour qu’il en parle à son médecin et à son oncologue. Nous ne nous sentons pas toujours légitimes dans ce type de conseil homéopathique ; nous devons gagner en crédibilité face à cette pathologie et à ces patients, d’autant qu’ils sont de plus en plus demandeurs de cette alternative et qu’elle est de mieux en mieux acceptée par les oncologues. »
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