Après les espoirs du Conseil stratégique des industries de santé (CSIS) de l’été dernier, le chemin à parcourir reste long pour redonner à la France son attractivité d'antan. À l’occasion de ses vœux, le président du LEEM Philippe Tcheng dévoile ses chantiers prioritaires : l’accès des patients à l’innovation, la reconquête industrielle et l’amélioration de l’image des entreprises du médicament.
Le LEEM ne cache pas sa déception face aux mesures contenues dans la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2019 qui, après les espoirs suscités par le CSIS de juillet dernier, demandent aux industriels une participation qui passe de 41 % à 48 % de l’effort global d’économie de 3,8 milliards d’euros (lire notre article « abonné »). « Le médicament est donc plus que jamais la variable d’ajustement de la politique de maîtrise des dépenses de santé », regrette Philippe Tcheng, élu président du LEEM en septembre dernier. Pourtant, la vague d’innovations et de progrès thérapeutiques invite à l’optimisme, à l’instar de l’éradication prévue de l’hépatite C dans les prochaines années et d’un pipeline mondial de 7 000 médicaments en développement. Mais le LEEM ne peut passer sous silence le décrochage de la France en termes de recherche clinique, d’accès des patients aux traitements innovants et de capacité de production.
« 2019 se présente comme une année de défis durant laquelle la volonté politique de faire bouger les lignes doit se traduire dans les faits », martèle Philippe Tcheng. Il annonce que le LEEM sera « force de propositions » dans le déploiement du plan « Ma Santé 2022 », prêt à la mise en œuvre de la sérialisation au 9 février, attentif à l’issue du Brexit au 29 mars et concentré sur l’accès des traitements aux patients. « Deux points focaliseront toute notre attention durant cette année 2019 : la réforme des mécanismes d’évaluation des médicaments par la commission de la transparence et la perspective d’une évaluation européenne de l’efficacité clinique des médicaments innovants », ajoute le président du LEEM. Citant d’autres axes de travail en cours, tels qu’un nouveau plan d’actions « pour réduire les ruptures d’approvisionnements des médicaments les plus indispensables », Philippe Tcheng se dit convaincu que la France retrouvera son statut de leader dans l’innovation thérapeutique car « nous poursuivons tous le même but : bâtir le meilleur système de santé possible dans l’intérêt des patients français ».
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