LES MÉDECINS ne seraient pas si hostiles que cela aux génériques. Une étude* menée par l’Institut BVA pour le GEMME** montre ainsi que 42 % des généralistes ont une vision très positive des génériques ; 20 % n’auraient rien contre, mais auraient encore besoin d’être rassurés sur certains points, notamment sur la qualité de leur fabrication. À l’inverse, 38 % restent des « anti » génériques purs et durs. Pour eux, les spécialités génériquées sont des médicaments dépassés.
Plus précisément, l’étude BVA révèle qu’environ 6 médecins généralistes sur 10 estiment que les génériques sont des médicaments éprouvés sur le plan de l’efficacité et de la sécurité ; la même proportion considère qu’ils peuvent être prescrits en première intention. De même, près de 8 praticiens interrogés sur 10 ne trouvent pas que ces produits appartiennent au passé, ni qu’ils soient des sous-médicaments. Pour près de la moitié, prescrire un générique ne représente pas une entrave à la liberté de prescription et à l’innovation thérapeutique. Au final, un généraliste sur deux (47 %) se dit favorable au développement de la prescription des génériques, en grande partie parce que, à leurs yeux, ces médicaments ne sont pas que l’affaire du pharmacien. Mais surtout parce que leur développement participe aux économies de santé et représente une attitude responsable et citoyenne.
Un site pour informer.
Malgré cette vision positive des génériques, peu de médecins en prescrivent sur leurs ordonnances. La raison ? « C’est plus simple d’inscrire un nom de marque qu’un générique », répondent 81 % d’entre eux. Peu nombreux sont ceux qui utilisent leur logiciel de prescription en DCI (un tiers) et la moitié ne savent même pas que cette fonction existe sur leur ordinateur.
Et que dire du répertoire des génériques ? Deux tiers des généralistes connaissent son existence, mais ils ne sont que 22 % à le consulter régulièrement. En fait, seulement un petit tiers estime avoir une certaine connaissance des génériques. Dans leur grande majorité, les praticiens ne comptent pas en rester là : 94 % souhaitent en effet être informés de l’inscription de nouvelles molécules au répertoire.
« L’étude montre que le contexte est favorable pour mettre en place des actions envers les médecins généralistes », analyse Hubert Olivier, vice-président du Gemme chargé des affaires réglementaires. « Ils souhaitent être des acteurs actifs, efficaces et impliqués au côté des pharmaciens pour renforcer l’efficience du modèle français », ajoute-t-il. Aux yeux des praticiens, l’assurance-maladie semble être l’organisme le plus légitime pour la diffusion de l’information. Mais le vice-président du Gemme pense également à l’AFSSAPS*** ou à la Haute Autorité de santé (HAS).
L’association de génériqueurs entend, pour sa part, montrer l’exemple. Depuis jeudi dernier, elle propose aux médecins, mais aussi aux pharmaciens et aux patients, un site Internet pour tout savoir sur les génériques, medicamentsgeneriques.info. On y trouve notamment la dernière version du répertoire des génériques.
** Générique même médicament, association qui regroupe les Laboratoires Alter, Arrow, Biogaran, Cristers, EG Labo, ratiopharm, Ranbaxy, Sandoz, sanofi-aventis France, Teva et Zydus.
*** Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé.
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