Le LEEM souhaite un moratoire sur les baisses de prix des médicaments dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2020. Une demande qui répond à l'annonce du gouvernement, la semaine dernière, de nouvelles obligations (et sanctions financières associées) pour les industriels en cas de pénurie de médicaments.
Chaque année, la fédération des entreprises du médicament (LEEM) répète ses craintes face à un nouveau PLFSS qui fait du médicament une variable d'ajustement et entraîne une perte d'attractivité de la France. Cette année encore, les groupes pharmaceutiques s'inquiètent des baisses de prix annoncées dans le PLFSS 2020 et insistent « sur les conséquences de 10 ans de régulation économique disproportionnée, non seulement sur l'attractivité du territoire en termes de recherche et de production, mais plus encore aujourd'hui sur l'accès et la disponibilité des traitements pour les patients dont les ruptures d'approvisionnement constituent une des conséquences les plus visibles et dramatiques ». Sur les cinq dernières années, le total des baisses de prix effectives a ainsi atteint 5 milliards d'euros.
Selon le LEEM, si les causes des pénuries de médicaments sont multifactorielles, la régulation économique à la française y occupe une place de choix. Les nouvelles obligations de stockage et d'importation aux frais des industriels, annoncées jeudi dernier par le Premier ministre et la ministre de la Santé pour lutter contre les ruptures de stock, associées à de fortes sanctions financières, ne vont pas améliorer la situation. « Cette mesure contraignante ferait peser un risque d'aggravation des ruptures si elle se cumulait avec de nouvelles baisses de prix des médicaments dont les montants sont devenus exorbitants depuis plusieurs années », explique Frédéric Collet, président du LEEM.
Dans ce contexte, les industriels demandent au gouvernement d'appliquer un moratoire sur les baisses de prix des médicaments dans le PLFSS 2020, afin de « faciliter le déploiement du nouveau dispositif en favorisant la constitution des stocks de sécurité », tout en renouvelant son engagement à « mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour limiter les situations de rupture d'approvisionnement ». Lundi, l'association des génériqueurs, le GEMME, a déjà demandé au gouvernement une « année blanche » pour les baisses de prix sur les génériques.
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