Mesures d’économies pour la Sécurité sociale

Les industriels du médicament s’insurgent contre le plan Touraine

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Publié le 05/05/2014

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DÉÇUS et en colère, les industriels du médicament réagissent vertement aux annonces d’économies de Marisol Touraine. La ministre des Affaires sociales a en effet précisé, chiffres à l’appui, les mesures d’économies pour l’Assurance-maladie. Sur les 10 milliards d’économies recherchées, 3,5 milliards seront directement issus du poste médicament, alors que celui-ci ne représente « que 15 % des dépenses de santé ». Alors que l’industrie pharmaceutique, ces trois dernières années, a déjà « supporté l’essentiel des efforts d’économie au travers des lois de financement de la Sécurité sociale », l’annonce est vécue comme une attaque.

Pour le syndicat des entreprises du médicament, le LEEM, il s’agit d’un « plan de facilité, profondément inadapté aux enjeux, qui fait encore une fois porter tout l’effort sur le médicament ». Son président, Patrick Errard, parle même « d’une régulation punitive et court-termiste qui remet aujourd’hui en cause l’outil industriel de production ». À ses yeux, l’effort demandé est disproportionné et les pouvoirs publics font une erreur en indiquant que les Français consomment plus de médicaments que les autres, et que ces derniers sont plus chers qu’ailleurs. Le LEEM et le MEDEF se rejoignent pour dire que ces mesures sont injustes et « frappent un secteur en pleine récession économique sur son marché du remboursable, étranglé par la fiscalité générale et sectorielle ». Les conséquences seront lourdes selon le LEEM : 32 000 emplois sont menacés d’ici à 2020, la France va perdre en attractivité face à des pays voisins concurrentiels et la qualité des soins ne pourra être préservée. C’est pourquoi le syndicat « appelle le gouvernement à se ressaisir d’urgence et à mettre en cohérence ses ambitions industrielles avec sa stratégie de maîtrise des comptes ».

M. M.