La Ligue contre le cancer a dénoncé mercredi les prix « exorbitants » menaçant le système de santé et créant des inégalités entre les malades. Elle souligne « une inflation » sur les dix dernières années, rappelant que les anticancéreux avaient coûté 24 milliards de dollars en 2004, contre 80 milliards en 2014, sur 650 milliards de dollars du coût global des médicaments.
L’association estime que, en 2020, les anticancéreux représenteront 155 milliards de dollars. « La prochaine molécule qui devrait arriver en France contre le traitement du mélanome, appelée Keytruda, coûterait plus de 100 000 euros par an pour chaque patient traité (…) c’est trois fois le revenu moyen d’un ménage en France. Cela pose un problème économique, éthique et d’équité. »
L’association ajoute que, en 2015, les traitements anticancéreux représentent 10 % des dépenses de l’assurance-maladie, que le coût de la R & D représente 15 à 20 % du chiffre d’affaires des laboratoires, contre 30 % pour le marketing, et que « notre système de santé n’a pas à supporter le coût de la promotion des médicaments ».
Quelques heures après ces déclarations, le syndicat des industriels du médicament (LEEM) annonce qu’il « prendra l’initiative d’un débat avec l’ensemble des acteurs du système ». Il insiste sur le retour des grandes innovations thérapeutiques ouvrant « à des personnes atteintes de maladies engageant leur pronostic vital, de nouvelles perspectives de guérison ou de rémission ».
La semaine dernière, le président du Comité économique des produits de santé (CEPS), Dominique Giorgi, a confié ses inquiétudes concernant des médicaments innovants pour lesquelles les négociations de prix pourraient être un échec et ainsi empêcher les patients français d’accéder à ces nouveaux traitements.
Il a rappelé que tous les progrès thérapeutiques majeurs ont de tout temps profité aux Français, contrairement à ce qui se passe dans d’autres pays occidentaux. La Grande-Bretagne est particulièrement visée. Elle a refusé mercredi d’inclure dans le système de santé public un anticancéreux jugé trop cher, le Kadcyla (trastuzumab emtansine) de Roche. Ce produit bénéficie d’une AMM européenne depuis novembre 2013 et est commercialisé dans 16 États européens, dont la France depuis mars 2014.
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