SI LE CHANGEMENT de business model de l’industrie pharmaceutique est - à raison - souvent évoqué, la grande mutation est aussi palpable par la formation de nouvelles alliances. « C’est le temps des alliances entre recherche privée et recherche académique, d’où la constitution de l’Association de recherche et d’innovation des industries de santé (ARIIS) qui sera une émanation du LEEM Recherche et à laquelle nous souhaitons associer d’autres acteurs comme la Fédération française des industries de santé (FEFIS) », indique Christian Lajoux, président du LEEM. Son rôle ? Fédérer les industries de santé, favoriser les partenariats public-privé et être l’interlocuteur de l’Alliance nationale pour les sciences de la vie et de santé (AVIESAN), dont la mission est de réorganiser la recherche publique.
Les alliances, rendues possibles par la loi d’autonomie des universités, doivent aussi se renforcer dans le domaine de la formation, pour préparer les métiers de demain par le biais de véritables partenariats avec les universités et les écoles. L’adaptation de l’enseignement supérieur est indispensable à la dynamique de l’innovation. Christian Lajoux espère voir la création de trois à cinq pôles d’excellence de formation en bio-santé et un centre de ressources virtuel des métiers des industries de santé.
Des alliances économiques permettront par ailleurs de promouvoir l’innovation et la mise à disposition de solutions globales de santé, de favoriser la ré-industrialisation du pays et donc de réfléchir globalement sur la filière de production.
Objectifs communs.
Quant à la politique conventionnelle, le LEEM souhaite multiplier les accords, non seulement avec le CEPS (Comité économique des produits de santé) comme c’est le cas aujourd’hui, mais aussi avec la Haute autorité de santé (HAS), l’Union nationale des caisses d´assurance-maladie (UNCAM) et l’Union nationale des organismes complémentaires d’assurance-maladie (UNOCAM), sur des sujets tels que la formation, le bon usage du médicament, l’accompagnement du patient, etc. « Nous avons des objectifs communs : que les patients soient bien soignés et qu’ils aient accès à l’innovation thérapeutique », même s’il existe aussi des points de divergence, comme sur le CAPI qu’il faut surveiller « pour que le médecin ne tourne pas le dos à l’innovation ».
Les entreprises du médicament « sont désormais reconnues comme des leviers économiques, comme le prouve la nouvelle coopération avec l’État, illustré notamment par la tenue du Conseil stratégique des industries de santé (CSIS) le 26 octobre dernier. Ont été abordés les nécessaires partenariats entre recherche privée et académique et les solutions pour fabriquer les génériques sur le territoire français », souligne Christian Lajoux, président du LEEM. Une victoire pour l’institution, qui lutte depuis des années pour obtenir cette reconnaissance. Le médicament reste ainsi un facteur de croissance et une solution de sortie de crise car il « est à la fois une réponse à des besoins de santé publique, un économiseur de coûts et un bien industriel ».
Finalement, pour l’année 2009, le marché pharmaceutique français croît de 2,3 % (2,2 % pour le remboursable ; 3,6 % pour le non-remboursable ; 4,5 % pour l’hôpital). Cette croissance, plus forte que prévue, est due en grande partie à la vente de vaccins contre la grippe A(H1N1) au second semestre.
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