On pourrait se féliciter de la croissance de 3 %, à 28 milliards d’euros du marché français du médicament en 2014. Il n’y a cependant pas lieu de se réjouir. Car, comme le souligne le LEEM (les entreprises du médicament) qui publie ces chiffres dans son bilan économique et social 2015, cette évolution n’est imputable qu’au traitement de l’hépatite C. Des médicaments innovants et chers, administrés uniquement à l’hôpital sous ATU et qui échappent donc au marché officinal.
Sans ce résultat, qui ne profite qu’à un nombre limité de fabricants, le marché du médicament recule de 1 %. « La France est d’ailleurs avec l’Italie, le seul pays qui affiche une décroissance du chiffre d’affaires du médicament remboursable sur le marché de ville », remarque le Leem. En cause, la mise en place depuis plus de dix ans de plans annuels de baisse de prix. Le taux de croissance moyen, qui était encore de 6,1 % au début du millénaire, a décliné à 1,5 % entre 2006-2011 pour chuter à -2,5 % pour la période 2011-2014.
Ce signal est d’autant plus préoccupant que pendant ce temps, les entreprises du médicament ne sont pas parvenues à augmenter, sinon à maintenir leur position à l’international. Bien qu’en chute de 5 %, le volume d’exportations de 25 milliards d’euros continue de contribuer à un solde positif de la balance commerciale. Celui-ci ne s’en est pas moins rétracté de 30 %, à 6 milliards d’euros entre 2013 et 2014.
Autant de signes alarmants pour le LEEM qui se déclare pris en étau entre le poids des prélèvements pénalisant la compétitivité des laboratoires français et le développement de la fabrication locale dans les pays émergents. Pour ce qui est du marché hexagonal, le LEEM dénonce une nouvelle fois les économies demandées au médicament, qui ne représente pourtant que 15 % des dépenses de santé. Et les efforts consentis par une branche qui voit pour la première fois depuis dix ans, ses effectifs baisser sous le seuil des 100 000 personnes.
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