LE MARCHÉ pharmaceutique mondial devrait croître de 3 à 6 % par an d’ici à 2015, et dépasser la valeur de 1 000 milliards de dollars à partir de 2013. En revanche, le marché français a plutôt tendance à stagner, avec une croissance de seulement 2 % en 2010. C’est ce que montre la dernière étude d’IMS Health sur le marché pharmaceutique en France et dans le monde. « La croissance mondiale est tirée par les pays émergents », explique Robert Chu, directeur général IMS Health France. D’ici à 2015, le marché devrait ainsi connaître une croissance de 20 % en Chine, 15 % en Inde, 12 % en Russie et 11 % au Brésil.
En revanche, en France, comme dans la plupart des marchés dits « matures », la croissance n’est plus au rendez-vous. Les ventes de médicaments prescrits remboursables augmentent seulement de 0,3 % et le non remboursable diminue, ce qui donne une croissance quasi nulle en 2010. De plus, 38 % de la délivrance officinale proviennent des prescriptions hospitalières ou des médecins spécialites, tandis que les prescriptions des médecins généralistes baissent de 0,3 %.
Désormais, les ventes de génériques ont dépassé en volume les ventes de médicaments princeps. Cependant, malgré une progression qui se poursuit, leur taux de pénétration a tendance à se stabiliser. Les génériques représentent actuellement 14 % du marché total en valeur. En revanche, « leur vitesse de pénétration s’est accentuée, souligne Robert Chu. Elle tourne autour de 3 mois, au lieu de 6 mois auparavant ».
Dégradation de l’image du médicament.
Le marché de l’OTC marque également le pas, avec une croissance de 0,1 % seulement en 2010. « Ce marché reste atone, à l’image du marché global », commente Robert Chu. Il note que les prix publics sont bien maîtrisés et tournent autour de 5,63 € en moyenne, soit 0,4 % de plus par rapport à l’an dernier. Seuls les produits sans AMM, comme les laits infantiles, l’alimentation entérale ou la contention, connaissent une forte croissance, entre 5 et 10 %.
D’après Claude Le Pen, économiste et consultant IMS Health France, « la pression sur les prix est générale en Europe et la croissance est portée par les volumes », ce qui expliquerait l’actuelle stagnation du marché. « En France, on constate un repli historique des prix, mais aussi une baisse de la consommation de médicaments par habitants. Les Français restent cependant les plus gros consommateurs au monde. De plus, même si l’affaire Mediator n’a pas provoqué de baisse des prescriptions, le médicament souffre d’une dégradation de son image, observe-t-il. Enfin, les conclusions des Assises du médicament vont probablement induire des changements pour les laboratoires et rendre plus difficile l’accès au marché », estime-t-il.
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