Publié aujourd'hui par Les entreprises du médicament (LEEM), le bilan économique du secteur pharmaceutique retrouve une croissance de 3 %. Mais pour le syndicat de l'industrie pharmaceutique, il s'agit d'une « croissance en trompe-l’œil » qui ne permet pas à la France de combler son retard sur ses voisins européens.
Le chiffre d'affaires du marché du médicament (ville et hôpital, médicaments remboursés et non remboursés - hors exportations) a progressé de 3 % en 2016, selon le dernier bilan économique du LEEM. Une « fausse bonne nouvelle » selon l'organisation qui pointe « une régulation comptable court-termiste qui brise la dynamique économique » du secteur. Conséquence directe : la France n'est plus la référence en matière de recherche, de production et d'accès à l'innovation. C'est pourquoi le LEEM souligne l'urgence « à engager des réformes structurelles ». Le syndicat de l'industrie pharmaceutique insiste notamment sur l'absence de croissance du marché de ville en 2016 (+0,1 %) après quatre années consécutives de baisse (lire notre article « abonnés »). Quant au marché hospitalier (+7,5 %), sa progression repose « uniquement sur les médicaments en autorisation temporaire d'utilisation (ATU) et en post-ATU pour lesquels les industriels reversent des remises importantes ». Pour preuve, une fois ces remises déduites, le chiffre d'affaires du secteur en 2016 est de 22,9 milliards d'euros, en baisse par rapport à l'exercice 2011 (23,1 milliards d'euros).
Le LEEM appelle le nouveau gouvernement à une « politique de rupture » et demande des arbitrages à l'occasion du prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). « La pression mise sur le prix des médicaments, l'environnement normatif inflationniste et le poids de la fiscalité générale et sectorielle ne sont pas que des freins aux investissements productifs. Ils altèrent dangereusement l'accès précoce des patients aux soins innovants », affirme le président du LEEM, Patrick Errard. Son souhait ? Une politique de santé qui considère « l'innovation thérapeutique non plus comme un coût mais comme un investissement, une chance pour la santé de nos concitoyens et de notre économie ».
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