Patrick Errard, le président du LEEM, attend beaucoup du prochain gouvernement et propose déjà de signer avec lui un « contrat de mandature ». Il y suggère que l'actuelle « régulation punitive » devienne « attractive » pour ne pas pénaliser le retour de l'innovation. Concrètement, cela se traduirait par une loi-cadre quinquennale, donc une « vision pluriannuelle de la politique de maîtrise des dépenses de santé, en phase avec les priorités de santé publique et les indispensables réformes organisationnelles ». Le LEEM se fixe pour axe prioritaire le chantier de la régulation de l'accès au marché, la refonte de l'évaluation et de la fixation du prix des médicaments. « Il faudra travailler sur le prix de l'innovation, le rendre compréhensible et admis par tous. Il doit récompenser l'innovation à sa juste valeur et permettre aux industriels d'investir en France. » Le LEEM espère, par ailleurs, que le prochain gouvernement alignera l'évolution des dépenses sur l'ONDAM, comme le proposent certains candidats à la présidentielle.
Programmes santé
Sans dévoiler clairement sa préférence, le LEEM a distribué bons et mauvais points, par ordre alphabétique, aux différents candidats. Il apprécie le souhait de François Fillon d'accroître l'accès aux autorisations temporaires d'utilisation (ATU), sa volonté de développer une filière française de l'excellence en s'appuyant sur les pôles de compétitivité mondiaux et sa politique fiscale incitative. Le syndicat applaudit l'idée de faire évoluer les dépenses de médicaments en proportion de celles de l'ONDAM. Patrick Errard craint en revanche une gestion comptable des comptes sociaux. Le programme de Benoît Hamon est plébiscité pour son souci d'améliorer la transparence de l'évaluation et de la fixation des prix des médicaments et pour son idée de créer une commission sur les enjeux éthiques et sociaux des avancées scientifiques et de la révolution numérique. Cependant, le LEEM s'insurge contre l'idée des licences d'office. « Nous sommes engagés sur le sujet dans le cadre de la discussion conventionnelle, mais on ne discute pas avec un pistolet sur la tempe. »
Marine Le Pen, pour sa part, ne présente aucun point de convergence. Elle annonce un « bras de fer avec les laboratoires » sur le prix des médicaments et réclame, comme Emmanuel Macron, la vente de médicaments à l'unité « qui n'apporte rien à part compliquer la vie des patients et des pharmaciens d'officine ». Néanmoins, le LEEM apprécie le fait que Macron soit « le seul à proposer une stratégie pluriannuelle pour les innovations technologiques et organisationnelles (...) et à dire que les laboratoires pharmaceutiques ne peuvent plus être la variable d'ajustement des dépenses de l'Assurance-maladie ». Lui aussi propose une réforme de l’ONDAM et une valorisation des actes de préventions. Le LEEM encourage l'idée de Jean-Luc Mélenchon de faire de la prévention et de l'éducation à la santé dès le plus jeune âge. Il critique son souhait de créer une autorité publique du médicament pour faciliter l'accès et négocier le prix des médicaments. C'est oublier l'existence de la HAS et du CEPS. Enfin, la création d’un laboratoire national financé par une nouvelle taxe fait bondir Patrick Errard, qui sent « le souffle de la nationalisation » et rappelle que le secteur est « recordman » avec 11 taxes spécifiques.
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