Le président du LEEM, Frédéric Collet, ne tarit pas d’éloges sur « l’engagement sans faille » de toute l’industrie pharmaceutique et de ses collaborateurs pendant la crise. « Nous n’avons pas flanché, le secteur a tenu le choc ! » Preuve en est, « il n’y a pas eu de ruptures d’approvisionnement liées à la crise, alors que la demande était sans précédent ». À titre d’exemple, il cite les produits de sédation dont la consommation durant la première vague « a représenté près de 4 ans de consommation habituelle en seulement quelques semaines ».
Pour autant, la problématique des ruptures de stock n’a pas disparu. Même si, rappelle Frédéric Collet, leurs causes ne reposent pas seulement sur les épaules des entreprises du médicament, ces dernières prennent leur « part de responsabilité », leur mission étant de « mettre à disposition des patients les traitements dont ils ont besoin, dans les meilleurs délais et dans le respect absolu des normes de qualité et de sécurité ». En février 2019, le LEEM a présenté une série de propositions pour lutter contre les pénuries de médicaments : nouvelle définition et nouveau périmètre des médicaments dits essentiels, restriction des exportations parallèles, prix plancher pour les médicaments à risque de rupture…
« Nous n’avons pas attendu les débats du dernier PLFSS (projet de loi de financement de la Sécurité sociale – NDLR) pour prendre la mesure du sujet. » L’occasion pour l’industrie pharmaceutique de combattre vigoureusement l’obligation de 4 mois de stockage pour les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM), « un remède pire que le mal ». De fait, l’obligation n’est pas encore entrée en vigueur malgré les réclamations des associations de patients, et un assouplissement de cette obligation à deux mois serait envisagé.
Réactivité et anticipation
Le LEEM souhaite, néanmoins, apporter une nouvelle pierre à la lutte contre les pénuries et a lancé la plateforme TRACStocks (Traçabilité, risque, anticipation, consolidation des stocks). Cet outil centralise toutes les données sur les stocks des MITM et leurs alternatives en agrégeant les niveaux des stocks inter-laboratoires. Le but : permettre aux autorités de santé d’avoir une connaissance fine de l’état des stocks et de pouvoir réagir rapidement et spécifiquement à chaque situation. « La plateforme a été déployée fin 2020 en priorité sur les médicaments indispensables de la réanimation à l’hôpital dans le contexte épidémique. Nous avons un bon retour d’expérience qui nous permet de l’étendre progressivement à d’autres médicaments au premier trimestre 2021. L’objectif de cette transparence sur les stocks est d’améliorer la réactivité et surtout l’anticipation », explique Nathalie Le Meur, responsable du comité ruptures du LEEM et pilote du projet, mais aussi pharmacien responsable, directrice générale déléguée et directrice des affaires réglementaires de Sanofi France. Seuls les exploitants industriels et les autorités auront accès aux données de cette plateforme, charge ensuite aux autorités de communiquer auprès des professionnels et établissements de santé.
Interrogé sur les annonces de livraisons moins importantes que prévu en vaccins anticovid, le président du LEEM préfère insister sur « le caractère exceptionnel de ce que nous vivons » avec l’arrivée de vaccins un an après la découverte du Covid-19 – un exploit scientifique – et sur les efforts fournis pour l’identification du virus, la recherche, le développement et la production. Une production particulièrement « compliquée lorsqu’il s’agit de molécules biologiques comme dans le cas des vaccins », a tenu à rappeler Claire Roger, ancienne présidente du comité vaccins du LEEM et directrice des opérations vaccins chez GSK. Le plus important pour Frédéric Collet est de « ne pas affecter la confiance des Français » alors que « le vaccin est le moyen de mettre un terme à l'épidémie dans le monde entier ».
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