Comme il paraît loin déjà le temps où certains doutaient encore du rôle des pharmaciens en tant qu’acteurs de santé et maillon indispensable de la chaîne de soins. Depuis le début de cette crise sanitaire sans précédent, vous êtes, comme tous les soignants, en première ligne, interlocuteurs de proximité pour des patients désorientés, et démontrant un engagement admirable au service de la collectivité.
Là où hier encore vous deviez vous battre pour chaque nouvelle mission, chaque nouvelle compétence, voilà désormais que pleuvent les responsabilités ! Fabrication de solutions hydroalcooliques, renouvellement des traitements chroniques sans prescription, relais d’alerte sur les violences conjugales, substitution de certains dispositifs médicaux… Autant de mesures d’urgence qui viennent s’ajouter à votre mission première, déjà primordiale en ces temps de crise, de conseil et d’accompagnement des patients. Autant de charges qui replacent la pharmacie comme un véritable lieu de soins de proximité et plaident pour que vous puissiez, demain, jouer un rôle essentiel également dans la sortie de crise à travers l’appui à la réalisation des tests de détection sérologiques. Les officines françaises disposent du maillage territorial, des compétences et de la crédibilité sanitaire pour déployer ces tests rapidement et à grande échelle, nous aurions tort de nous priver de ces capacités.
La mobilisation, c’est aussi celle, en amont, de nos partenaires industriels et de nos usines, qui continuent à assurer la fabrication de nos médicaments et, en aval, des dépositaires pharmaceutiques et des grossistes-répartiteurs, qui poursuivent eux aussi leurs missions de santé publique. Nos spécialités ne pourraient pas arriver jusqu’aux patients sans leur formidable abnégation et la vôtre. L’ANSM et les autorités de tutelle ont également fait preuve, face à l’urgence, d’un pragmatisme, d’une réactivité et d’une disponibilité qu’il faut souligner ici. Je tiens à saluer le professionnalisme de tous nos partenaires et à les remercier de leur implication constante.
Assurer la continuité de l'approvisionnement en médicaments.
Dans ce contexte, Biogaran, conscient de sa responsabilité sanitaire et sociétale immense en tant que premier laboratoire français de médicaments génériques, se doit d’être au rendez-vous. Acteur de santé publique majeur, nous devons fournir aux pharmaciens et aux autres soignants les moyens de se battre. C’est pourquoi nous mettons tout en œuvre, malgré les mesures de confinement, pour assurer la continuité de notre approvisionnement en médicaments. Il s’agit d’un défi constant dont il faut prendre la mesure, tant nous devons composer quotidiennement avec les fermetures d’usine (qui manquent de personnel à cause de la maladie), la suspension du fret aérien, la volatilité de la situation internationale ou encore les confinements progressifs et à géométrie variable dans différents pays.
Dès le début, nous avons agi en toute transparence en communiquant ouvertement auprès de nos partenaires et en maintenant actif, à distance, notre réseau de délégués pharmaceutiques. Nous avons aussi immédiatement déployé le télétravail pour l’ensemble de nos collaborateurs en vue d’assurer leur sécurité, et avons ainsi poursuivi nos missions avec des priorités très claires : privilégier l’ensemble des activités supportant la chaîne logistique et la relation client pour assurer la continuité d’approvisionnement sur le long terme.
Nous savons que la situation est complexe pour les officinaux, à la fois humainement mais aussi parfois économiquement car le confinement n’est pas sans répercussion sur leur activité. C’est pourquoi nous faisons notre maximum pour tenir compte des situations individuelles. Même face aux difficultés économiques, la priorité des pharmaciens demeure le service aux patients et ils doivent pouvoir compter sur nous pour remplir cette mission. C’est désireux d’accompagner cet effort et de prendre part à l’extraordinaire élan de solidarité qui traverse notre pays que nous œuvrons à concrétiser différentes initiatives.
Un révélateur du rôle de l'officine.
Si cette crise agit comme un révélateur du rôle primordial de l’officine dans le parcours de soins, il est évidemment trop tôt pour en tirer toutes les leçons. Chacun s’accorde pourtant déjà à reconnaître une chose : le risque que constitue notre dépendance vis-à-vis de pays hors Europe pour la production de produits de santé. Cette dépendance n’est toutefois pas née d’hier. Elle est le résultat d’une vingtaine d’années de gestion essentiellement comptable de la politique de santé, durant lesquelles diminution continue des prix et explosion des coûts (liées aux contraintes industrielles et pharmaceutiques, ainsi qu’à un manque de gradation dans la gestion des risques) ont conduit nos usines à s’expatrier.
Il faudra également retenir que le médicament générique est une chance sanitaire pour la collectivité : qu’en aurait-il été avec une seule source mondiale par médicament en cette période de disruption ? Il en va de même pour les biosimilaires, dont il faudra véritablement encourager l’essor si l’on veut sécuriser la production et l’approvisionnement des spécialités biologiques. Quoi qu’il en soit de ces prochains enjeux, les pharmaciens, plus que jamais vigies de la santé publique, auront un rôle majeur à jouer.
Titre et intertitres sont de la rédaction
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