À l'occasion de la présentation de ses vœux pour 2018, le président du LEEM, Patrick Errard, qui a annoncé qu'il terminait son mandat le 4 septembre 2018, exprime sa crainte d'un impact négatif de la politique actuelle sur l'accès aux soins des patients français.
Les déclarations d'Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle puis son programme ont suscité bien des espoirs. « Nous étions prêts à nous mettre en marche, et même au trot », se souvient Patrick Errard qui proposait un contrat de mandature entre les entreprises du médicament et le nouveau gouvernement. Mais huit mois après l'élection présidentielle, « l'industrie pharmaceutique française poursuit son lent mais inexorable déclin, à contre-courant du dynamisme économique observé chez nos voisins européens », tels que l'Allemagne, le Royaume-Uni ou l'Italie qui ont bénéficié de politiques volontaristes en faveur de la réindustrialisation et de la compétitivité.
Et de citer cet « extraordinaire PLFSS 2018 », parfait copié-collé des six précédents si ce n'est qu'il atteint une « contribution record pour les entreprises du médicament avec 1,8 milliard d'euros d'économies sur les 4,2 milliards du plan gouvernemental, plus d'1 milliard d'euros de baisses de prix sur les médicaments, soit 140 millions de plus qu'en 2017 ». Cela s'ajoute à une politique budgétaire court-termiste, des mécanismes de régulation « illisibles, imprévisibles et inadaptés au retour de l'innovation », une instabilité réglementaire, une fiscalité élevée, des obstacles de plus en plus importants à l'accès du marché, une complexification de l'environnement des essais cliniques et un modèle d'évaluation du médicament totalement désuet.
Les impacts sont nombreux : les essais cliniques se font de moins en moins sur le territoire français, tout comme la production des médicaments les plus récents, et la durée médiane d'accès aux traitements hors ATU est d'un an plus longue qu'en Allemagne ou au Royaume-Uni. « La crainte à ce stade est de voir un impact sur l'accès des patients aux traitements ». C'est pourquoi le LEEM souhaite pour 2018 des « réformes audacieuses » pour replacer la France parmi les leaders de l'innovation. Il plébiscite d'ailleurs l'ouverture du chantier, annoncé par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, pour réformer l'évaluation médico-économique du médicament et aller vers la disparition de l'ASMR (amélioration du service médical rendu) au profit de la VTR (valeur thérapeutique relative). Il compte beaucoup sur les prochains grands rendez-vous entre le gouvernement et l'industrie pharmaceutique : le Conseil stratégique des industries de santé (CSIS) le 9 juillet, le PLFSS 2019 et le renouvellement de l'accord-cadre avec le Comité économique des produits de santé (CEPS).
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