LES VÉRIFICATIONS effectuées sur les lots de furosémide 40 mg Teva par le laboratoire, sous contrôle d’huissiers, n’ont pour le moment rien donné. Aucun comprimé de somnifère n’a, à ce jour, été retrouvé lors du contrôle manuel des boîtes de diurétique retirées du marché à la suite de l’alerte. Selon Teva, toutes les boîtes des deux lots douteux retirés du marché, soit 190 000 boîtes, seront vérifiées. De leur côté, les inspecteurs de l’ANSM qui ont visité le site de Teva à Sens (Yonne), la semaine dernière, n’ont détecté aucun « défaut, ni dans l’organisation, ni dans les pratiques, ni dans l’équipement de l’usine de conditionnement ».
L’alerte sur une possible erreur de conditionnement de boîtes de furosémide, suspectées de contenir du Zopiclone, repose sur le seul signalement par un pharmacien de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), effectué le vendredi 7 juin, au service de pharmacovigilance de Teva. Comme nous l’indiquions dans notre précédente édition, ce confrère a signalé qu’une patiente était venue le voir, après s’être plainte de somnolences et en disant avoir trouvé un comprimé différent dans une boîte de Furosémide 40 mg Teva. Il a expliqué avoir découvert en présence de témoins un comprimé de Zopiclone dans la première boîte, déjà entamée, de furosémide que la malade lui avait rapporté. En revanche, sa cliente est également revenue avec des boîtes qui étaient intactes ; il les a ouvertes et il n’a rien trouvé.
L’Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM) indique qu’il était normal d’actionner le principe de précaution dans cette affaire. « Quand on est informé qu’il y a potentiellement une inversion de comprimés avec deux molécules complètement différentes, avec un signalement sérieux, on a raison de rappeler les lots. Notre mission est de protéger les patients », explique l’ANSM, en soulignant qu’« un signalement qui émane d’un pharmacien est à prendre au sérieux ». L’alerte sanitaire a pris de l’ampleur après l’annonce du décès de plusieurs personnes âgées sous furosémide. Plusieurs enquêtes préliminaires ont été ouvertes pour déterminer si ces décès pouvaient être liés à une erreur de conditionnement. Pour l’instant aucun lien ne semble avoir été établi, alors que les résultats d’analyses toxicologiques ne sont pas encore officiellement connus. Le parquet de Paris a ouvert, de son côté, une enquête préliminaire sur le mauvais conditionnement suspecté pour « tromperie aggravée, homicides et blessures involontaires, mise en danger de la vie d’autrui et administration de substance nuisible ».
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