Ça chauffe chez Sanofi. Deux syndicats de salariés ont appelé à la grève sur les sites de fabrication de Doliprane pour protester contre la cession de la branche médicaments grand public Opella à un fonds étranger. De son côté, le gouvernement compte mettre son grain de sel dans les affaires du laboratoire.
Inquiets du projet de cession d’Opella, activité de santé grand public de Sanofi (Doliprane, Novanuit, Dulcolax, etc.), au fonds d’investissement américain CD&R, les syndicats CGT et CFDT ont appelé à une grève reconductible à compter du jeudi 17 octobre, notamment sur les sites de Lisieux (Calvados) qui assure la fabrication de médicaments à base de paracétamol, et de Compiègne (Oise), qui héberge un centre de production et un centre de développement industriel d’innovation dans le domaine des allergies, de la douleur et des troubles de l’appareil digestif.
Y a-t-il de quoi entraîner des tensions d’approvisionnement, notamment sur Doliprane ? Jusqu’ici, tout va bien, assure Sanofi : « Aucun problème pour l’approvisionnement. Nous sommes parfaitement en capacité de répondre aux besoins des Français. Les commandes sont ouvertes sur toutes les références de Doliprane pour les grossistes et les pharmacies et les livraisons se poursuivent sans problème. »
Dans son projet de cession, Sanofi a annoncé conserver 50 % d’Opella avec un droit de véto. « Il n’a jamais été question de toucher aux sites de Compiègne et Lisieux… Ces sites sont rentables, en croissance et sont même en train de recruter ! Ces deux sites et leurs employés sont si stratégiques pour les plans de croissance d’Opella qu’il est absurde d’imaginer un instant que leur avenir ne serait pas garanti, poursuit Sanofi. Quant à Doliprane, c’est très simple et très clair : les Français continueront de trouver du Doliprane en pharmacie ! C’est une marque qui n’est vendue qu’en France mais qui est la 2e source de revenus d’Opella, et elle connaît une très forte croissance depuis des années. » En effet, 97 % des ventes de Doliprane sont effectuées en France.
Alors qu’Emmanuel Macron avait promis une relocalisation de la production de médicaments à base de paracétamol, la vente d’Opella à un fonds étranger, préféré au candidat français PAI, interpelle le gouvernement, qui a envoyé deux ministres sur le site de production normand en début de semaine : Antoine Armand pour l’Économie et Marc Ferracci pour l’Industrie. « Nous avons demandé et nous demanderons des engagements précis et fermes, sur le long terme, a répété à plusieurs reprises, mardi 17 octobre, Antoine Armand devant les députés, qui ont posé pas moins de 3 questions au gouvernement sur le sujet. Nous sommes prêts à demander à la fois des sanctions mais aussi l’étude d’une prise de participation de l’État. » Et le ministre d’ajouter : « En accord avec le Premier ministre, j’ai lancé un travail sur Sanofi qui demande un bilan exhaustif de l’ensemble des dispositifs de soutien public dont a bénéficié l’entreprise ces dix dernières années. »
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