Dans un marché mondial du médicament en progression de 3 à 4 % par an, et un retour à la croissance des marchés matures depuis 2015, la France continue à afficher une baisse du chiffre d’affaires des médicaments de ville, de prescription comme d'OTC.
C’est le constat amer dressé par l’économiste de la santé Claude Le Pen, à l’occasion de la présentation annuelle, ce matin, de l’étude Intelligence 360* sur le marché du médicament dans le monde et en France. Sans annoncer de chiffres précis pour 2017, Claude Le Pen souligne que ce marché reste sous la barre des 20 milliards d’euros et continue à perdre entre 1 et 1,5 % par an.
Cette érosion continue (lire notre article « abonné ») s’explique principalement par les baisses de prix imposées par les pouvoirs publics, mais aussi par une baisse constante des volumes « qui a commencé en 2005 » à la fois pour les médicaments de prescription et ceux d’automédication. « Ces deux segments sont donc solidaires et non opposés comme on pourrait le penser. Quasiment toutes les classes de médicaments d’automédication sont en baisse, à la fois parce que l’exercice 2017 succède à une année plutôt satisfaisante et parce que ce marché subit une érosion lente. Et la France n’a pas la culture de l’automédication, elle est habituée au médicament prescrit et gratuit, alors que l’automédication est un service rendu formidable pour le patient qui peut accéder rapidement à un produit efficace et sûr. » Claude Le Pen va jusqu’à se demander si les autorités de tutelle ne devraient pas rémunérer le pharmacien pour son rôle de conseiller en automédication, et trouve « étrange » de préférer lui confier des missions moins proches de son cœur de métier comme « les suivis AVK et asthme, ou la vaccination ».
Le marché hospitalier français continue pour sa part de croître, avec un résultat dépassant les 8 milliards d’euros à prix réels, tiré par l’oncologie après avoir été boosté par les nouveaux traitements de l’hépatite C. Un marché « à creux et à bosses » selon Claude Le Pen, qui souligne les succès de certains lancements comme Genvoya (Gilead) avec un chiffre d’affaires de plus de 63 millions d’euros en 2017, Imbruvica (Janssen Cilag) à 61 millions d’euros et le générique rosuvastatine Biogaran à 38,6 millions.
*Étude d’IQVIA, nouvelle entité résultant de la fusion d’IMS Health et Quintiles.
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