Pour tenter de faire baisser le prix des médicaments aux États-Unis, Donald Trump veut en importer du Canada… qui dit non merci !
Mercredi, le gouvernement de Donald Trump a dévoilé un projet de réforme pour autoriser l'importation de médicaments du Canada et d'autres pays afin de faire baisser les prix des médicaments aux États-Unis. Un plan immédiatement contesté par Ottawa.
Rappelons que contrairement à d'autres pays, aucune autorité centrale ne fixe le prix des médicaments aux États-Unis, où seule la concurrence peut pousser les laboratoires à réduire leurs prix. Or, pour de nombreux traitements, quelques laboratoires se partagent le marché et les prix ont connu des envolées.
Un exemple spectaculaire est l'insuline, dont les inventeurs en 1922 avaient vendu le brevet pour 1 dollar symbolique à l'université de Toronto, refusant de profiter d'un médicament vital pour les diabétiques. Un siècle plus tard, trois entreprises se partagent ce marché, et le prix des quatre insulines les plus utilisées a plus que triplé entre 2007 et 2017. Pour un patient non assuré, l'insuline peut coûter plus de 400 dollars par mois. Même ceux disposant d'une assurance sont parfois obligés de débourser des centaines de dollars par mois.
Le gouvernement Trump avait annoncé le 31 juillet son intention de résoudre le problème en le contournant : en allant chercher en dehors des frontières américaines des médicaments identiques mais vendus moins cher. L'annonce de mercredi est la concrétisation de cette promesse dans des textes réglementaires qui ne s'appliqueront qu'après une période de consultation et de finalisation de plusieurs mois.
Le premier volet de la réforme vise à autoriser les états américains à créer des programmes d'importation de médicaments sur ordonnance déjà autorisés au Canada. Mais cette voie est affaiblie par un détail crucial : en raison d'une loi de 2003, ces programmes ne pourront pas inclure de médicaments biologiques, notamment l’insuline.
Le second volet vise à permettre aux laboratoires pharmaceutiques américains qui le souhaiteraient d'importer leurs propres médicaments commercialisés dans d'autres pays (y compris l'insuline), qui seraient ensuite vendus sous un code distinct et à un prix plus bas. Car, absurdité du système, en raison de sociétés intermédiaires (entre fabricants, pharmacies et compagnies d'assurance médicale), les laboratoires sont souvent incapables de baisser les prix finaux de leurs médicaments, même s'ils le voulaient.
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