« EN 2008, les entreprises du médicament ont réalisé en France un chiffre d’affaires de 26,2 milliards, soit une hausse relativement faible de 1,9 % par rapport à 2007 », indique Christian Lajoux, président du LEEM. Les grandes mutations du secteur sont en cause : générification, fin graduelle des blockbusters, maîtrise de dépenses des médicaments, développement de produits de niches, montée en puissance des biotechnologies. La crise économique mondiale n’arrange rien puisque la baisse de la masse salariale engendre un manque à gagner substantiel pour l’assurance-maladie, qui pourrait se traduire « par des mesures pénalisantes arbitraires consistant à utiliser le médicament comme une variable d’ajustement », ajoute le président du LEEM.
Néanmoins, l’effet croisé observé l’an dernier entre importations et exportations a disparu puisque le médicament exporté est en hausse de 10,4 %, à 21,2 milliards d’euros, tandis que son importation progresse de 5,2 %, à 7,1 milliards d’euros. « Ce solde positif pousse le médicament à la 4e place des excédents commerciaux de la France. »
Cependant, le LEEM appelle à la vigilance car cet indicateur, qui révèle la forte activité de la France en termes de production chimique, ne présage pas de sa situation en 2012-2013, après la fin des blockbusters et le passage obligatoire aux bioproductions.
Pays de l’insuline et des vaccins.
Un virage à négocier dès maintenant pour ne pas se laisser dépasser, alors même que le secteur n’est plus créateur d’emplois depuis plusieurs années et qu’une trentaine de plans sociaux en 2008 ont eu raison de la confiance habituellement accordée à l’industrie pharmaceutique en termes d’emploi. Mais, comme le rappelle le syndicat, la France, pays de l’insuline et des vaccins, doit y parvenir.
« Nous sommes convaincus que la santé et le médicament sont des leviers économiques de sortie de crise, car le médicament est à la fois une réponse à des besoins de santé publique et un économiseur de coûts. Notre secteur génère de l’emploi et de la richesse, or les domaines dans lesquels notre pays bénéficie d’avantages concurrentiels dans la compétition internationale ne sont pas si nombreux », remarque Christian Lajoux. En outre, selon l’étude CEMKA de 2006, un euro de chiffre d’affaires réalisé dans la fabrication et la commercialisation de médicaments entraîne 1,50 euro de chiffre d’affaires ailleurs dans le reste de l’économie. De même, un emploi dans le secteur du médicament est lié à 3,9 emplois d’autres secteurs et même 5,1 emplois en comptant les administrations publiques.
Dans ce contexte, Christian Lajoux appelle de ses vœux une meilleure collaboration entre les secteurs privés et publics, pour augmenter l’attractivité de la France et sortir plus rapidement de la crise. Toutefois, il présume pour 2009 une faible croissance du marché remboursable de ville, comprise entre 1 et 2 %, du marché hospitalier, entre 3 et 4 %, et la progression du non remboursable aux alentours de 4 %.
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