Réagissant à une enquête des quotidiens de la presse régionale sur les liaisons financières entre les laboratoires et les CHU, les entreprises du médicament (LEEM) déplorent que les efforts de transparence fournis par les médecins et les industriels se retournent aujourd’hui contre eux.
Plus de 92 millions d'euros ont été versés aux 30 000 praticiens exerçant dans les 32 CHU français et 78 millions d’euros ont été attribués par ailleurs au titre des conventions passées entre les CHU et les laboratoires, soit un total de 170 millions d’euros de versements pour l'année 2018. Ces chiffres émanent du site Transparence Santé, mis en place en 2014 par le gouvernement en réaction au scandale du Mediator. Ils ont fait l'objet d'une enquête menée par le collectif Data + Local des journalistes de la presse quotidienne régionale et publiée vendredi dans quinze quotidiens régionaux.
Cité par l’AFP, le Laboratoire Sanofi se défend : ces sommes qui dépassent le million d’euros correspondent essentiellement à des coopérations pour la recherche. « Les relations de travail entre les CHU et les entreprises du médicament sont indispensables pour mettre au point de nouveaux médicaments et les tester dans des essais cliniques », précise le laboratoire. Un argument repris par le LEEM (les entreprises du médicament). « L’activité de recherche en santé implique des interactions nombreuses et de nature variée entre ceux qui découvrent de nouveaux médicaments, ceux qui mettent au point les traitements – les entreprises du médicament — et ceux qui les prescrivent – les professionnels de santé. Pas de nouveaux médicaments sans collaboration scientifique », déclare l'organisme. Il déplore que cette opération « alimente la suspicion du public » et porte « préjudice à la réputation scientifique française et aux patients ». Le LEEM convient que le site gouvernemental inclut des données « qui peuvent donner lieu à des interprétations erronées (invitations à des événements scientifiques ou de formation mais aussi des frais d’hébergement, de déplacement ou de restauration) ». Les entreprises du médicament rappellent que les cadeaux sont interdits depuis plus de 25 ans.
Agnès Buzyn, ministre de la Santé, a elle aussi pris la parole pour réaffirmer les règles et l’indépendance du prescripteur : « Les conflits d’intérêts, en ce qu’ils font peser un doute sur l’expertise scientifique, doivent impérativement être empêchés. »
Avec l'AFP.
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