Sanofi, qui cherche depuis un an à céder son activité de médicaments sans ordonnance, a annoncé être entré en négociation exclusive avec l’américain CD&R après une offre de 15,5 milliards d’euros, rejetant celle du français PAI Partners. Si les négociations aboutissent, une centaine de médicaments, dont le Doliprane, tomberaient dans l’escarcelle d’un fonds d’investissement américain.
Avec un chiffre d’affaires de 5,2 milliards d’euros en 2023, l'entité commerciale Opella, qui englobe les produits de santé grand public (Doliprane, Mucosolvan, Novanuit, Lysopaïne…) de Sanofi, suscite les intérêts de nombreux acteurs.
Parmi eux, l’américain CD&R, avec lequel Sanofi a entamé des négociations exclusives, selon le journal « Les Échos ». Le fonds d'investissement a proposé 15,5 milliards d'euros au laboratoire afin d’obtenir une participation de contrôle de 50 % ou plus d'Opella. Sanofi conservera une part significative du capital (environ la moitié de la division), avant de se désengager progressivement à moyen terme.
Ce choix du fonds américain plutôt que du fonds français PAI Partners (anciennement Paribas Affaires Industrielles), qui aurait permis de maintenir le Doliprane et une centaine d’autres médicaments sous pavillon français, s’explique par une proposition financière supérieure et des « engagements sociaux conséquents » de la part du groupe américain, selon le journal « Le Monde ». Pour rappel, les États-Unis constituent le premier marché d’Opella, qui y réalise 24 % de son chiffre d’affaires.
« Si les discussions devaient aboutir positivement, tout accord serait conclu après consultation des instances représentatives du personnel », assure Sanofi. Devant les inquiétudes de délocalisation, le laboratoire affirme que cette cession ne remettra pas en question la production du Doliprane ou des autres médicaments essentiels d’Opella en France. À cet effet, le ministre délégué chargé de l'Industrie, Marc Ferracci, dit avoir demandé des garanties à Sanofi et à CD & R sur le maintien « du siège et des centres de décisions sur le territoire national » et de « l'empreinte industrielle française d'Opella ». Pour veiller au respect de ces engagements, le gouvernement annonce mobiliser « l’ensemble des outils à sa disposition », parmi lesquels ceux permettant le contrôle des investissements étrangers en France.
Le projet de séparation avait été annoncé il y a presque un an pour permettre à Sanofi d'accélérer dans l'innovation et de se concentrer sur les maladies rares, l’immuno-inflammation, l’hématologie, les vaccins et certains domaines de l’oncologie.
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