CRÉÉ EN 2008, le laboratoire central d’analyse des contrefaçons (LCAC) de Sanofi est un pionnier du genre. Installé sur 600 m2 du site de Tours qu’il partage avec une unité de production pharmaceutique de formes solides orales, le LCAC complète le travail de la cellule de coordination centrale qui regroupe les experts internes concernés par le médicament falsifié. S’il est difficile de quantifier la contrefaçon de médicaments, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a son idée sur le sujet : 10 % du marché mondial des médicaments et 50 % des médicaments achetés sur Internet sont des contrefaçons. Leurs ventes sont estimées à 75 milliards de dollars par an.
La stratégie de lutte contre la contrefaçon de médicaments mise en place par Sanofi commence par la détection. « La police et les douanes nous informent quand ils trouvent des faux médicaments ; on les fait rapatrier pour analyse. Mais nous sommes aussi très proactifs, notamment lorsqu’on traite les appels de patients, de professionnels de santé ou des agences. Au moindre doute, lorsque l’efficacité est remise en doute par exemple, on remonte l’historique du médicament, on enquête », explique le Dr Caroline Atlani, directrice de la coordination anti-contrefaçon de Sanofi. De plus, une équipe est dédiée à la recherche de produits contrefaits sur Internet.
Prévention.
D’abord, le LCAC vérifie la traçabilité : numéro de lot, date de fabrication, usine de production, péremption. Si en 2008 un certain nombre de contrefaçons ne passait pas cette première étape, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Vient alors l’examen visuel minutieux du produit. L’œil nu ne suffit plus pour détecter le faux du vrai, mais une visionneuse permet d’agrandir à souhait et d’utiliser différentes lumières pour révéler certains aspects : qualité des encres, police d’écriture, etc. C’est le plus souvent à cette étape que le doute n’est plus permis sur la falsification. Les suivantes sont la spectroscopie, qui permet d’observer l’empreinte chimique, et enfin l’analyse chimique par le biais de techniques de chromatographie gazeuse ou liquide. « Nous centralisons les cartes d’identité correspondant aux contrefaçons, elles sont répertoriées au sein d’une base de données centrale et unique, seule capable d’effectuer les rapprochements entre les diverses contrefaçons », précise Nathalie Tallet, responsable du LCAC. Des données précieuses qui sont mises à la disposition des forces de l’ordre. Depuis la création du laboratoire, plus de 20 000 médicaments sont passés sous les fourches caudines des experts tourangeaux et plus de 200 faux sont détectés chaque année.
La lutte contre les faux médicaments comprend également des actions prévention. Sanofi a en particulier travaillé la protection de l’intégrité et de l’inviolabilité de ses boîtes, l’authentification du produit grâce à des étiquettes de haute sécurité et l’identification à l’aide d’un Data Matrix. Le groupe soutient aussi le projet de sérialisation proposé par la Fédération européenne des industries et associations pharmaceutiques (EFPIA), soit l’apposition d’un identifiant unique et aléatoire sur chaque boîte. Enfin, le combat mené contre ce trafic passe par une sensibilisation au sujet auprès du grand public, des polices et douanes ou des gouvernements et institutions. Campagnes de communication et formations sont au programme et régulièrement renouvelées.
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