HABITUELLEMENT le médicament sert à guérir, soigner ou soulager. Parfois, très rarement, il tue. C’est l’accident iatrogène. D’autres fois encore, il sert à tuer. C’est le cas singulier du pentobarbital utilisé par certains états américains lors de l’exécution par injection de leurs condamnés à mort. Cet usage d’un médicament dans un but contraire à la vie heurte certes les consciences et particulièrement celle du thérapeute. Le fabricant lui-même, le laboratoire Danois Lundbeck, ne voit pas d’un bon œil cette macabre indication de son anesthésique. Il l’a même fait savoir aux autorités américaines : « Nous ne voulons en aucun cas que notre produit soit utilisé dans le couloir de la mort » a ainsi récemment déclaré le laboratoire qui n’exclue pas d’entreprendre une action dans le sens d’un retrait du marché. Le hic, c’est que l’anesthésique est aussi administré à des malades américains. « Nous ne pouvons priver ces patients qui en ont besoin », souligne le fabricant. Dilemme. La balance bénéfice risque du médicament trouve ici un déséquilibre aussi pénible qu’inattendu.
Un médicament dans le couloir de la mort
Clause de conscience
Publié le 27/01/2011
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Un anesthésique qui réveille l’indignation
Crédit photo : AFP
› D.D.
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2806
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