Avec une croissance à deux chiffres à faire pâlir la plupart des Big Pharma, le laboratoire vétérinaire français Ceva poursuit sa dynamique en 2016. Le rachat du français Merial par l’allemand Boehringer Ingelheim, fait mécaniquement de lui le nouveau leader français et le numéro 6 mondial. Mais le succès de Ceva ne repose pas seulement sur les aléas des fusions et acquisitions entre concurrents, son équipe dirigeante a mis les bouchées doubles l’an dernier en termes de croissance externe.
D’abord en France, avec l’acquisition de Biovac en mai, et d’iD Project en juillet. À l’étranger, le groupe a finalisé en novembre le rachat de Polchem, en Inde, bien implanté et respecté, qui lui ouvre les portes du marché indien. En décembre, Ceva a aussi acquis deux laboratoires brésiliens, Hertape et Inova, ce qui fait de lui le 5e laboratoire vétérinaire du Brésil. Enfin, Ceva se félicite du récent rachat d’actifs Merial auprès de Boehringer Ingelheim, contraint de se séparer de certains produits pour satisfaire l’Autorité européenne de la concurrence. Ce portefeuille de produits comprend des vaccins porcins et bovins, ainsi que des anti-inflammatoires non-stéroïdiens multi-espèces, disponibles sans interruption d’approvisionnement. « Il s'agit d'un savoir-faire français qui remonte à Pasteur, transmis à Rhône-Mérieux puis à Merial, et aujourd'hui à Ceva Santé Animale », souligne le Dr Marc Prikazsky, P-DG du groupe. Ce qui lui confère « la lourde responsabilité de représenter une partie du savoir-faire vétérinaire français à l’étranger, la France ayant une longue tradition avec la toute première école vétérinaire créée à Lyon il y a 255 ans. »
Développer la prévention
Depuis 2000, le laboratoire français a multiplié sa taille par sept. Avec un chiffre d’affaires de 912 millions d’euros (+10 %) en 2016, dont près de 90 % réalisés à l’international (Ceva est présent dans 110 pays), il se targue d’une progression à deux chiffres dans toutes les filières qu’il a investies, à l’exception des ruminants et des animaux de compagnie. Il reste le spécialiste de la volaille (40 % de son chiffre d’affaires) et vise le leadership mondial pour 2020. Autre objectif : atteindre l’équilibre entre les secteurs biologique (vaccins) et pharmaceutique, en développant la prévention tout en conservant son implication dans les anti-inflammatoires et les antibiotiques. « En 2010, les vaccins représentaient 28 % de notre chiffre d’affaires, ils devraient atteindre les 45 % à fin 2017. »
Fort de ces bons résultats, Ceva continue d’investir fortement en R & D (à hauteur de 8,5 % en 2016) et dans ses sites français. Plus de 36 millions d’euros vont être débloqués en 2017 pour ses usines de Libourne, Laval et Loudéac. Marc Prikazsky promet de nouvelles acquisitions pour l’année en cours, notamment en Asie.
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