Pour le président de l'AFIPA, Christophe de la Fouchardière, « la décision de l’ANSM de retirer 80 spécialités de la liste du libre accès est un retour en arrière sans précédent, alors même que l’AFIPA collabore avec l’ANSM depuis près de 10 ans pour bâtir cette liste ». L’association, qui regroupe une trentaine de laboratoires pharmaceutiques, s’inscrit résolument contre cette proposition « à contre-courant des raisons mêmes du libre accès » qui permet au patient de comparer les médicaments et de faire jouer la concurrence. Si l’ANSM insiste sur une mesure qui « renforce le rôle du pharmacien », l’AFIPA rappelle l'intervention essentielle de l’officinal dans la démarche d’automédication responsable. « Nous sommes pleinement conscients de l’importance des compétences du pharmacien dans l’environnement contrôlé et sécurisé qu’est l’officine. Le rayon libre accès se trouve bien dans cet espace en présence d’un professionnel de santé, il bénéficie de la même garantie de sécurité que les médicaments derrière le comptoir », ajoute l’association. En outre, prévient l’AFIPA, le but poursuivi par l’ANSM, à savoir lutter contre le mésusage de ces médicaments, ne sera pas résolu par cette sortie du libre accès.
Sans concertation
Aux yeux de l’association, le contenu de la mesure proposée par l’agence du médicament reflète une fois de plus la confusion habituelle entre les notions d’automédication et de mésusage. Alors que la part du marché de l’automédication en France demeure l’une des plus faibles d’Europe, cette mesure de l’ANSM porte à nouveau un coup à son développement. C’est pourquoi l’AFIPA insiste sur ses deux préconisations en faveur du bon usage du médicament : l’inscription systématique au dossier pharmaceutique de tout médicament délivré sans ordonnance et le lancement d’une campagne grand public sur le bon usage de ces spécialités. Ces deux pistes « ont l’avantage de responsabiliser le patient sans imposer aux pharmaciens une réorganisation complète de leurs officines ». Déjà présentées par le passé, elles n'ont pas été suivies jusqu'alors. « L’AFIPA regrette d’avoir été mise devant le fait accompli, sans concertation ni discussion préalable, et s'interroge sur les indicateurs qui permettront de suivre l'impact du dispositif. Nos adhérents feront valoir leurs arguments auprès de l’agence et nous comptons nous rapprocher de nos autorités de tutelle et du gouvernement pour essayer de peser dans le débat. »
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