LE DIRECTEUR GÉNÉRAL de GSK, Andrew Witty, l’avait annoncé le 3 février dernier, lors de la présentation des résultats 2010 du groupe. Il l’a confirmé le 14 avril. Le groupe britannique se sépare de plusieurs produits de son portefeuille Consumer Healthcare. Sont concernés le médicament d’aide à la perte de poids Alli, la marque Valda et d’autres références qui ne sont pas vendues en France comme les vitamines Abtei, les analgésiques Solpadeine, BC et Goody’s, le pansement gastro-intestinal Zantac… Un ensemble dont le chiffre d’affaires s’élève à 500 millions de livres (565 millions d’euros) en 2010 sur un portefeuille Consumer Healthcare de 5 milliards de livres.
« GSK Consumer Healthcare a la volonté de se concentrer sur trois domaines, explique Vincent Cotard, président de GlaxoSmithKline Santé Grand Public France et Afrique. La santé bucco-dentaire, où nous sommes très présents. Ce que nous appelons le « wellness » et qui peut être compris comme la santé grand public. Dans ce domaine, le focus se fera sur quatre pôles : la douleur, la gastro-entérologie, les voies respiratoires et le sevrage tabagique. Et, enfin, la nutrition. GSK a racheté il y a quelques semaines les boissons énergétiques Maxinutrition et nous avons l’intention de nous développer plus largement dans ce domaine. »
Marque historique.
Le groupe pharmaceutique souhaite se séparer de ces produits d’ici à la fin de l’année 2011, afin de se concentrer sur « des marques et catégories qui peuvent être développées de façon croissante et pérenne. Cela veut dire des produits qui sont numéro 1 ou numéro 2 de leur marché ». Valda, marque historique de très forte notoriété, n’est pas leader de son marché. Pour Alli, ce choix paraît d’autant plus étonnant que le lancement est récent et le laboratoire s’y est beaucoup investi. « Le marché de l’obésité est très compliqué et Alli ne fait pas partie d’un portefeuille de développement important, son business model ne permet pas de tabler sur une croissance stable. Ce n’est pas une remise en cause d’Alli, nous continuons à travailler sa croissance », précise Vincent Cotard. Le groupe indique en effet que d’autres sociétés seront mieux placées pour développer et tirer tout le potentiel de certains de leurs actifs.
Rapprochements.
L’annonce de cette cession d’actifs a déjà été analysée par la presse économique comme un moyen de répondre aux résultats mitigés de Valtrex, désormais génériqué, ou la baisse des ventes d’Avandia. Pour le président de GSK santé grand public France et Afrique, ce n’est pas une explication plausible. « Sur les 5 milliards de livres du portefeuille Consumer Healthcare, il nous restera 4,5 milliards après la cession, dont les résultats ont affiché une progression de 7 % en 2010 et dont la croissance s’accélère. Ces actifs représentent 10 % du business Consumer Healthcare qui, lui-même, représente 18 % du portefeuille global. Cela ne va pas changer fondamentalement le portefeuille de GSK. » Vincent Cotard balaie ainsi les rapprochements que certains n’ont pas manqué de faire, en notant que la vente d’Alli a été annoncée le jour même où un groupe influant de consommateurs américains a déposé une pétition pour le retrait d’Alli (et de Xenical) du marché auprès de l’agence du médicament américaine (FDA).
En France, l’impact sera léger, les actifs cédés représentant 7 % du portefeuille de GSK Santé Grand Public. Aucun prix de vente n’a été communiqué pour le moment.
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