55 % des Français croient au complot sur les vaccins

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Publié le 08/01/2018

Réunion
Crédit photo : Phanie

Une étude IFOP révèle que 79 % des Français croient au moins à une « théorie du complot ».

Réalisée pour le compte de la Fondation Jean Jaurès et l'observatoire Conspiracy Watch, l'étude publiée dimanche dévoile qu'une large majorité des Français adhère à au moins une théorie complotiste. Et en particulier en matière de santé, puisque 55 % des 1 252 personnes interrogées sont persuadées que « le ministère de la Santé est de mèche avec l'industrie pharmaceutique pour cacher au grand public la réalité sur la nocivité des vaccins ». Ils sont aussi 32 % à penser que « le virus du sida a été créé en laboratoire et testé sur la population africaine avant de se répandre à travers le monde ».

Ce sondage invitait les personnes interrogées à donner leur avis sur une dizaine d'affirmations de ce type. Au vu des résultats, le directeur de Conspiracy Watch, Rudy Reichstadt, considère que « nous faisons collectivement face à un phénomène non seulement tangible mais majeur, qui traverse toute la société et imprègne les représentations collectives à un degré préoccupant ».

L'IFOP a rapporté les résultats obtenus à l'âge, la profession, le niveau d'études, la situation géographique, les idées politiques, etc. Mais comme le souligne le quotidien « Libération », « seuls les critères d'âge et d'appartenance politique apparaissent concluants ». Ainsi, les plus séduits par des théories complotistes sont les jeunes - « 30 % des 18-24 ans y souscrivent, plus généralement 27 % des moins de 35 ans, contre 8 % pour les plus de 65 ans », note Rudy Reichstadt - et ceux qui votent plutôt pour les extrêmes. Un constat déjà mis en avant dans de précédentes études. Ainsi, concernant la théorie du complot entre le gouvernement et les labos pour cacher la nocivité des vaccins, le taux d'adhésion atteint 68 % chez les votants pour Marine Le Pen à la dernière élection présidentielle et 65 % chez ceux ayant choisi Jean-Luc Mélenchon, contre 32 % chez les électeurs d'Emmanuel Macron. Ce retour à un certain obscurantisme inquiète les scientifiques et a poussé le gouvernement à lancer une offensive contre les fake news.