Le Royaume-Uni, qui fait face depuis plusieurs semaines à une explosion des contaminations, a été le premier pays à décider que l’écart entre les deux doses du vaccin Comirnaty pouvait être porté à 84 jours. Puis le Danemark a estimé que cet écart pouvait aller jusqu’à six semaines. Des décisions qui ont poussé les fabricants, Pfizer et BioNTech, à rappeler que l’efficacité de leur vaccin était de 52 % après la première dose et de 95 % après la seconde, dès lors que l’intervalle de 21 jours était respecté.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’en est aussi mêlée, le 5 janvier. Elle indique que le délai initial de 21 jours peut être allongé « dans des circonstances exceptionnelles de contextes épidémiologiques et de contraintes d'approvisionnement », sans excéder six semaines.
En France, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a rendu son avis le 7 janvier. D’après les données disponibles et sa propre analyse, elle a déterminé que la 2e dose devait bien être maintenue et qu’elle devait être administrée « entre 21 et 42 jours au vu des circonstances actuelles spécifiques, afin d’élargir la couverture vaccinale des personnes prioritaires ». Un avis immédiatement relayé par le ministre de la Santé, Olivier Véran, qui a néanmoins précisé, le 12 janvier lors de son audition devant la commission des affaires sociales du Sénat, avoir saisi la Commission technique des vaccins (CTV) de la Haute Autorité de santé (HAS) « pour savoir si cette règle peut s’appliquer en routine ou dans certaines situations ». Mais, a-t-il ajouté, pour la première cible de la vaccination en France, à savoir les personnes âgées en établissement, l’écart de dose de 21 jours sera respecté.
Couverture élargie mais fragile
La situation en France a incité l’Académie de médecine à réagir le 11 janvier. Si, comme l’a déjà évoqué la HAS, elle rappelle qu’en vaccinologie, « l’administration tardive d’une injection de rappel ne compromet pas son efficacité puisqu’elle est généralement suivie d’une ré-ascension rapide du titre d’anticorps et d’un renforcement durable de l’immunité protectrice », elle s’inquiète, « dans le contexte actuel de recrudescence épidémique, (de) la persistance d’un taux d’immunité faible, voire insuffisant, pendant les semaines supplémentaires précédant la seconde injection ». L’académie ajoute que « l’obtention d’une couverture vaccinale élargie, mais fragilisée par un faible niveau d’immunité » peut constituer un terrain favorable à « l’émergence d’un ou de plusieurs variants échappant à l’immunité induite par la vaccination ».
Dans ce cadre, elle recommande de « se conformer autant que possible au schéma vaccinal prescrit par le fabricant » et de « ne différer l’injection de la seconde dose que si les circonstances l’exigent (manque de doses disponibles), sans excéder un dépassement de 3 semaines » et uniquement pour les personnes de moins de 50 ans sans facteur de risque de forme grave de Covid-19. Elle souhaite enfin que soit évalué « l’impact de cet élargissement sur l’augmentation du nombre de personnes primovaccinées chaque semaine ».
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