Usage détourné de gaz hilarant : de plus en plus de troubles graves

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Publié le 19/11/2019
gaz hilarant

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Face à l’augmentation récente des cas de troubles neurologiques graves en lien avec un usage détourné du gaz protoxyde d’azote, les autorités sanitaires mettent en garde sur les dangers de cette pratique, même occasionnelle.

L’usage détourné de protoxyde d’azote n’est pas nouveau, mais le nombre et la gravité des effets indésirables en lien avec cette pratique tendent à augmenter. Notamment, des atteintes du système nerveux central et de la moelle épinière ont été rapportées. Ainsi depuis janvier 2019, on recense 25 signalements d’effets sanitaires sévères, dont 10 graves avec des séquelles pour certains cas, 8 provenant de la région Hauts-de-France. La plupart des cas déclarés concernent des hommes âgés de 18 à 34 ans.

Si les effets indésirables graves ont explosé, c’est parce que le mésusage de ce gaz s’est modifié. Alors que son utilisation était auparavant cantonnée à l’espace festif, elle s’est progressivement étendue, depuis 2017, pour devenir visible même dans l’espace public. Depuis quelques mois, on observe aussi des consommations répétées, voire quotidiennes, au long cours et en grande quantité.

Les autorités sanitaires alertent donc sur les dangers de l’usage détourné de ce gaz, qui expose à deux types de risques. D'une part, des risques immédiats : asphyxie par manque d'oxygène, perte de connaissance, brûlure par le froid du gaz expulsé de la cartouche, perte du réflexe de toux (risque de fausse route), désorientation, vertiges, risque de chute. D'autre part, des risques en cas d'utilisation régulière et/ou à forte dose : atteinte de la moelle épinière, carence en vitamine B12, anémie, troubles psychiques. De plus, la consommation associée d'autres produits (alcool, drogues) majore les risques.

Rappelons que le protoxyde d'azote est un gaz à usage médical utilisé en anesthésie/analgésie. Il est aussi utilisé dans les aérosols alimentaires et, à ce titre, il est en vente libre dans les supermarchés et disponible sur Internet. Une réalité qui pourrait changer. En effet, le ministère de la Santé précise « qu’une expertise est actuellement menée afin de déterminer les actions qui pourraient être mises en œuvre, au niveau national, comme au niveau européen, pour limiter l’utilisation de ces produits dans un usage détourné. La possibilité de limiter les ventes en termes de volumes ou de classements spécifiques pouvant permettre d’encadrer l’accessibilité de ces produits est notamment à l’étude ».


Source : lequotidiendupharmacien.fr