« CECI INDIQUE clairement que l’on peut avoir un test sanguin de laboratoire pour diagnostiquer objectivement la dépression, de la même façon qu’on diagnostique un patient avec une hypertension artérielle ou une hypercholestérolémie. Ce test fait entrer le diagnostic de la santé mentale dans le XXIe siècle et il offre la première approche de médecine personnalisée aux personnes souffrant de dépression », souligne le Dr EV Redei, responsable du développement de ce test à l’Université Northwestern à Chicago.
L’équipe de Redei avait récemment identifié des biomarqueurs sanguins de dépression dans des modèles animaux, puis montré qu’un panel de ces marqueurs pouvait diagnostiquer la dépression chez les adolescents. Dans une nouvelle étude publiée dans « Translational Psychiatry », l’équipe s’est concentrée sur la dépression majeure de l’adulte (23 à 83 ans).
Des diagnostics en cascade.
Ils ont mesuré une vingtaine de marqueurs sanguins (des ARNm transcrits à partir de gènes marqueurs) chez 32 patients diagnostiqués avec une dépression, avant et après un an et demi de thérapie cognitivo-comportementale (TCC), ainsi que chez 32 témoins non dépressifs (appariés pour l’âge, le sexe et la race).
Leurs découvertes sont de plusieurs ordres : un panel de 9 marqueurs sanguins (ARNm des genes ADCY3, DGKA, FAM46A, IGSF4A/CADM1, KIAA1539, MARCKS, PSME1, RAPH1, TLR7) peut diagnostiquer la dépression chez les adultes ; 3 de ces marqueurs (DGKA, KIAA1539, RAPH1) pourraient diagnostiquer une vulnérabilité à la dépression, puisque leur taux reste significativement différents entre les patients dépressifs et les témoins, même après guérison suite à la TCC ; un panel de 5 marqueurs (ADCY3, DGKA, IGSF4A/CADM1, PSME1, RAPH1) peut prédire avant traitement quels patients bénéficieront ou non de la TCC ; un panel de 3 marqueurs (ASAH1, ATP11C, KIAA1539) peut permettre de surveiller la réponse à la TCC, objectivant la rémission de la dépression.
Les perspectives.
Ainsi, « les taux sanguins de différents panels de gènes transcrits pourraient distinguer les patients dépressifs des non-dépressifs en médecine générale, durant un épisode aigu ou en rémission, ou prédire et surveiller la réponse à la TCC chez les individus déprimés », concluent les chercheurs.
« Il existe un chevauchement entre ces marqueurs et ceux identifiés pour le diagnostic chez les adolescents (PSME1, IGSF4A et RAPH1). Ce chevauchement partiel constitue une confirmation de ces marqueurs, mais il est clair que la dépression majeure a début précoce n’est pas exactement la même que celle à début plus tardif, précise au « Quotidien » le Dr Redell. Nous nous préparons à conduire une plus large étude. Cette étude examinera si des panels de marqueurs peuvent distinguer la dépression unipolaire de la dépression bipolaire, s’ils peuvent prédire la réponse au traitement antidépresseur, et quelle peut être la précocité du diagnostic de la dépression ».
L’équipe espère débuter dès que possible le processus d’autorisation par la FDA, pour que ce test puisse être disponible en clinique dans quelques années.
« Je suis persuadée qu’un test sanguin de laboratoire pourrait réduire la stigmatisation entourant la dépression et aider non seulement les patients mais aussi les médecins », souligne-t-elle.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %