Les TROD angine, arlésienne de l’officine, refont leur apparition. Bien qu’autorisées, ces tests de dépistage étaient peu pratiqués, si ce n’est dans un cadre expérimental. Leur coût était la principale cause de ce statut « confidentiel ».
Les choses devraient bientôt changer puisque le Conseil interministériel de la santé du 25 mars a annoncé le remboursement des tests rapides d’orientation diagnostique de l'angine à streptocoque A (TROD) réalisés en pharmacie. Une décision motivée par la lutte contre l’antibiorésistance. Et un pas de plus dans la reconnaissance de l’officine en tant que porte d’entrée du parcours de soins. Gilles Bonnefond en veut pour preuve de la légitimité du pharmacien l’évaluation d’une expérimentation du TROD angine menée par 600 pharmaciens d’Ile-de-France. « Il s’avère que dans les cas où le TROD révélait l’origine bactérienne de l’angine, 100 % des enfants orientés vers le médecin revenaient à l’officine munis d’une prescription. Pour les adultes, le taux du retour à l'officine atteignait 95 %. Cela prouve que le pharmacien est en capacité de convaincre le patient de consulter un médecin », se félicite Gilles Bonnefond.
Un antidote à la vente à l'unité
Ces résultats encourageants ont contribué, selon le président de l’USPO, à convaincre le gouvernement. Il n’en reste pas moins que certains points doivent encore être éclaircis. Il convient ainsi de déterminer si le test est pris en charge quand il est pratiqué à l’initiative du pharmacien. Celui-ci sera-t-il par ailleurs rémunéré pour le temps passé ? « Il faudra trouver un modèle économique, sachant que le TROD fera économiser des dépenses en antibiotiques à l’assurance-maladie. Rappelons que 80 % des angines sont d’origine virale », insiste Gilles Bonnefond. Enfin, il faudra définir dans quelles conditions ces tests seront remis au pharmacien. « Seront-ils gratuits comme ils le sont pour les médecins ? », s’interroge-t-il.
En tout état de cause, le président de l’USPO estime que cette pratique permettra de clore le débat sur la vente des médicaments à l’unité. Le syndicat avait d’ailleurs déjà été à l’initiative d’une proposition similaire, il y a trois ans. Elle s’inscrivait à l’époque comme une alternative à la dispensation à l’unité dans le cadre de la lutte contre l’antibiorésistance. « L'annonce récente du gouvernement va permettre d'aller dans le même sens », estime le président de l’USPO. Selon lui, les recommandations qui devraient être émises permettront d’adapter la posologie et la durée du traitement. Comme le déclare Gille Bonnefond, « il reviendra par conséquent aux médecins de conformer leur prescription au bon usage, et aux industriels de revoir leurs conditionnements. Et non aux pharmaciens de s’adapter en dispensant comprimé par comprimé. »
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