L'Ordre s'apprête à saisir le Conseil d'Etat

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Publié le 19/05/2016
Adenot

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Crédit photo : S. Toubon

L’heure n’est plus à la réflexion mais à l’action. Estimant que la profession avait désormais suffisamment d’éléments « pour savoir où elle désirait aller », Isabelle Adenot, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP), a annoncé qu’elle ferait délibérer l'instance le 23 mai sur un éventuel recours au Conseil d’État.

Ce recours à la plus haute juridiction administrative française aura pour objectif de débloquer les retards pris dans la publication de textes antérieurs pour certains à la loi hôpital, patients, santé et territoire (HPST). Il s’agit principalement de l’arrêté sur les bonnes pratiques de dispensation, de celui sur les TROD à l’officine, ou encore de l’entrée des adjoints au capital, sans oublier le décret relatif à la publication de la liste des prestations possibles à l’officine « à l’identique de celle sur les produits figurant au Code de la santé publique », précise Isabelle Adenot, pour laquelle l’inertie politique est devenue « insoutenable ».

Selon la présidente de l'Ordre, ces entraves sont devenues intolérables pour une profession qui a fait l’effort d’une réflexion sur son avenir. Elles le sont également pour les jeunes. « On ne peut leur demander de s’engager dans un métier dont ils ne connaissent ni les méthodes, ni la pratique, ni même les conditions d’accès », martèle la présidente du CNOP.

De fait, ces incertitudes pèsent sur l’attractivité de la profession. Les statistiques démographiques de 2015, rendues publiques aujourd’hui, le rappellent. Le taux d’évaporation des diplômes (différentiel entre le nombre de diplômés et le nombre d’inscriptions à l’Ordre) atteint un taux record de 32,8 %. L’officine recrute moins que jamais, un étudiant sur trois opte aujourd’hui pour la filière, contre 60 à 70 % autrefois. Des chiffres d’autant plus alarmants qu’il y a urgence à assurer la relève. En 2015, le pharmacien d’officine a encore vieilli pour atteindre une moyenne d’âge de 50,2 ans, soit la plus élevée de la profession. D’ailleurs, en 2021, l’officine comptera 1 929 pharmaciens (titulaires et adjoints) supplémentaires de plus de 65 ans.


Source : lequotidiendupharmacien.fr