Selon les résultats de l'enquête ERAS (réalisés entre février et mars 2017), publiés le 27 novembre dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » (BEH), l'autotest est plébiscité par une population d'hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes (HSH) jeunes, connectés et multipartenaires.
Au global, ce sont près de 8 000 HSH dépisté au cours des 12 derniers mois qui ont répondu au questionnaire. Jeunes (30 ans en médiane), ils sont dans l'ensemble très majoritairement des hommes nés en France (93 %), qui s'identifient comme des homosexuels (80 %). Ils sont sexuellement actifs (94 %) et multipartenaires, rapportant 3 partenaires en médiane dans les 6 derniers mois. Pour près de 6 hommes sur 10, le dernier rapport sexuel n'avait fait l'objet d'aucune protection. Ils entrent donc clairement dans la catégorie des groupes à risque de contamination par le VIH.
Au sein de ce groupe, seulement 5 % des HSH sexuellement actifs ont fait le choix de l'autotest. Le taux de recours à l'autotest est le plus élevé chez les plus jeunes de 18 à 19 ans : 7,4 %. Les auteurs supposent que pour beaucoup d'entre eux, il s'agissait d'u premier dépistage.
Le taux diminue progressivement avec l'âge (3,9 % chez les 45 ans et plus). Les auteurs notent un intérêt particulier pour les autotests chez les habitués des applications et sites de rencontre, puisque 5,9 % de ces derniers ont eu recours à un autotest, contre 4 % de ceux qui n'utilisent pas les applications de rencontre. Le nombre de partenaire est également un marqueur significatif : 5,5 % des multipartenaires contre 3,3 % des monopartenaires.
Des utilisateurs non satisfaits des tests habituels
Un détail important : une part substantielle des personnes qui se dépistent peu (moins d'un test par an) a eu recours à l'autotest. Cette dernière donnée semble confirmer les affirmations des enquêtes du fabricant, selon lesquelles les autotests ont attiré une population à risque qui ne s'adressait pas aux structures de dépistage classique. Les HSH qui considéraient que les services spécialisés ne prennent pas mieux en compte la santé des homosexuels étaient sensiblement plus nombreux à avoir utilisé un autotest : 6,2 % contre 4,8 % de ceux qui estiment que la prise en charge s'est améliorée dans les services spécialisés.
« Ces résultats plaident pour une disponibilité plus large incluant la distribution secondaire », concluent les auteurs. Cette dernière consiste en une redistribution de l'autotest aux partenaires sexuels de l'acheteur. L'autonomie, la confidentialité et la disponibilité d'un résultat immédiat sont les avantages le plus souvent mis en avant par les utilisateurs.
Rappelons que le résultat d'un autotest n'a pas valeur de diagnostic, pas plus que celui d'un test rapide d'orientation diagnostic (TROD) et doit être confirmé par un test conventionnel de type Elisa.
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